Euro : terrible nouvelle pour les voyageurs algériens

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Les voyageurs algériens font aujourd’hui face à une réalité de plus en plus difficile à ignorer : la flambée de l’euro sur le marché noir impose de lourdes contraintes à ceux qui souhaitent se rendre à l’étranger. L’euro, en constante hausse ces dernières semaines, atteint un seuil critique en ce dimanche 25 mai 2025, s’établissant à 260 dinars algériens à l’achat et 262 dinars à la vente. Cette situation, qui bouleverse les prévisions des voyageurs algériens, accentue les tensions sur un marché déjà fortement sollicité. Pour de nombreux voyageurs algériens, l’euro devient une denrée aussi rare que précieuse, tant sa valeur sur le marché noir dépasse les capacités financières des ménages moyens.

Cette envolée spectaculaire de l’euro, constatée sur le marché noir, intervient alors que le marché officiel demeure inaccessible à la majorité des particuliers. Ce dernier, réservé aux échanges interbancaires, affiche des taux beaucoup plus favorables à l’achat – 149,97 dinars pour un euro –, mais ces chiffres ne profitent en aucun cas aux voyageurs algériens qui doivent passer par des canaux parallèles pour se procurer la devise européenne. L’euro, pourtant essentiel pour les voyages, devient un fardeau financier, créant une pression supplémentaire sur les budgets des voyageurs algériens.

L’approche de l’Aïd Al Adha, période caractérisée par une augmentation significative des déplacements internationaux, notamment vers l’Europe, a amplifié la demande sur le marché noir. Les voyageurs algériens anticipent leurs besoins en devises, surtout en euro, ce qui contribue à renforcer cette dynamique haussière. L’anticipation des dépenses liées aux vacances, aux achats à l’étranger ou aux transferts vers des proches résidant en Europe pousse davantage de citoyens à se tourner vers le marché noir, où l’euro, bien que coûteux, reste plus accessible que dans les circuits officiels, totalement verrouillés pour les simples particuliers.

En parallèle, le pèlerinage du Hadj constitue un autre vecteur de pression sur la demande en devises étrangères. De nombreux Algériens, engagés dans les préparatifs de ce voyage spirituel en Arabie Saoudite, cherchent à sécuriser des fonds en euro, y voyant une garantie de flexibilité une fois à l’étranger. Pour ces voyageurs algériens, l’euro sur le marché noir représente non seulement une monnaie d’échange, mais aussi une assurance face aux incertitudes économiques. Le marché noir devient ainsi une passerelle obligée, souvent le seul recours pour obtenir des euros dans des délais compatibles avec les contraintes de voyage.

Ce contexte particulier met en évidence la profonde fracture entre les taux de change affichés par la Banque d’Algérie et ceux pratiqués dans la rue. L’euro, dont la valeur officielle semble presque figée, continue de grimper sans relâche sur le marché noir. Les voyageurs algériens, confrontés à cette réalité, se retrouvent piégés dans une logique de surcoût systématique. Ils paient leur euro bien au-delà de sa valeur officielle, un déséquilibre qui soulève des interrogations sur la politique monétaire et l’ouverture du marché des changes.

Les autres devises connaissent une évolution plus modérée, mais restent marquées par l’instabilité propre au marché parallèle. Le dollar américain, par exemple, s’échange à 233 dinars à l’achat et 236 dinars à la vente, en léger retrait par rapport aux niveaux atteints récemment. La livre sterling, de son côté, conserve sa position au sommet, évoluant entre 299 et 304 dinars, mais sans le même élan que l’euro. Ce dernier, boosté par la forte demande des voyageurs algériens, conserve son statut de devise de référence, malgré un coût qui devient de plus en plus prohibitif pour les foyers moyens.

Cette nouvelle flambée de l’euro sur le marché noir annonce donc des jours difficiles pour les voyageurs algériens, qui doivent jongler entre obligations administratives, contraintes budgétaires et envolée des devises. Pour eux, l’euro est devenu à la fois une nécessité et un luxe, un paradoxe qui illustre les dysfonctionnements persistants du système monétaire national. Le marché noir, bien qu’informel, s’impose une fois de plus comme la seule véritable alternative pour des milliers de citoyens, renforçant son emprise sur les dynamiques économiques du pays.