Fin du cash en Algérie : le ministre des finances précise

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L’Algérie entame une nouvelle phase dans la modernisation de son système financier en instaurant des règles strictes visant à limiter l’usage du cash dans certaines transactions. Cette réforme, annoncée par le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzerd, vise à renforcer la transparence des échanges commerciaux et à lutter contre l’économie informelle, un fléau qui pèse lourdement sur l’économie nationale. Cependant, les Algériens se posent la question : est-ce la fin du cash en Algérie ? 

Depuis plusieurs années, le gouvernement algérien tente d’encadrer les transactions financières pour améliorer la traçabilité des flux d’argent et encourager les citoyens à utiliser les services bancaires. Avec cette nouvelle mesure, certaines transactions devront obligatoirement être effectuées par voie bancaire, sans aucune possibilité de paiement en espèces.

Fin du cash en Algérie : les opérations concernées

Face aux nombreuses interrogations, notamment sur l’existence d’un éventuel seuil de 15 millions de dinars, le ministre des Finances a été clair : il n’existe aucun plafond en dessous duquel les paiements en cash seraient tolérés pour les transactions concernées. En réponse à une question posée par le député Ahmed Rabhi, Abdelkrim Bouzerd a détaillé la liste des opérations qui devront désormais passer par les circuits bancaires :

  • L’achat et la vente de biens immobiliers, qu’il s’agisse d’appartements, de maisons, de terrains ou de locaux commerciaux.
  • Les transactions liées aux véhicules, qu’ils soient neufs ou d’occasion.
  • L’acquisition d’équipements industriels et de machines, utilisés notamment dans le secteur de la production et du commerce.
  • L’achat de yachts et de navires, une mesure qui vise aussi à encadrer ce secteur souvent opaque.
  • Les contrats d’assurance obligatoire, qui devront être réglés exclusivement par virement bancaire ou chèque.

Le ministre a ajouté que, « le cadre juridique de cette réforme est actuellement en cours d’examen au Secrétariat général du gouvernement, où un décret exécutif est en préparation’. Ce texte précisera les modalités de mise en œuvre et fixera les sanctions applicables en cas de non-respect de ces obligations.

L’instauration de la nouvelle règle « fin du cash en Algérie  » ne répond pas uniquement à un objectif de modernisation financière. Elle s’inscrit dans une stratégie plus large du gouvernement visant à lutter contre l’économie informelle, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

En Algérie, une grande partie des transactions se font encore en espèces, échappant ainsi au contrôle des autorités fiscales et bancaires. Ce phénomène contribue au développement d’un marché parallèle où les flux d’argent restent invisibles aux yeux de l’État. En imposant le passage par les banques, les autorités espèrent non seulement renforcer la transparence des transactions, mais aussi encourager les Algériens à utiliser les services bancaires et à intégrer le système financier officiel.

Pour assurer une application rigoureuse de cette mesure, des instructions strictes ont été adressées, selon le ministre des finances, aux banques et aux trésoreries des wilayas. Celles-ci devront veiller à ce que toutes les transactions concernées passent bien par des moyens de paiement traçables, comme les virements bancaires, les chèques ou encore les paiements électroniques via des cartes interbancaires.

D’après des sources proches du dossier, les banques algériennes seront également appelées à renforcer leur accompagnement des particuliers et des professionnels afin de faciliter cette transition vers un système financier plus digitalisé. Des campagnes de sensibilisation pourraient être lancées pour expliquer aux citoyens les avantages de cette réforme et les démarches à suivre pour effectuer leurs paiements en toute conformité.

Cette nouvelle réglementation aura un impact direct sur les habitudes de consommation et de transaction des Algériens. Si certains y voient une avancée majeure vers une économie plus moderne et sécurisée, d’autres redoutent des complications administratives, notamment dans un pays où le taux de bancarisation reste relativement faible.

De nombreux commerçants et professionnels, habitués à fonctionner principalement en espèces, devront désormais s’adapter en adoptant des moyens de paiement électroniques. Pour certains secteurs, comme l’immobilier ou la vente de voitures d’occasion, cette transition pourrait être perçue comme une contrainte, mais elle devrait à terme réduire les risques de fraudes et sécuriser les transactions.

L’obligation de passer par les banques pour ces transactions s’inscrit également dans une dynamique plus large de digitalisation de l’économie algérienne. Ces dernières années, les autorités ont multiplié les initiatives pour encourager l’utilisation des services numériques, notamment avec le développement du paiement en ligne et l’extension de l’usage de la carte interbancaire CIB et de la carte Edahabia d’Algérie Poste.

En réduisant la dépendance au cash, l’Algérie suit ainsi la tendance adoptée par de nombreux pays qui misent sur la digitalisation pour fluidifier les échanges économiques et garantir une meilleure traçabilité des fonds.

Toutefois, cette transformation nécessitera des efforts conséquents en matière d’infrastructure bancaire et numérique. Le gouvernement devra s’assurer que tous les citoyens, y compris ceux vivant dans les zones reculées, puissent avoir accès aux services bancaires et bénéficier d’une transition en douceur vers ce nouveau modèle économique.

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