France Algérie – « Il s’est soumis » : le RN tourne en dérision Retailleau

Marine Le Pen Algériens Retailleau France Algérie

La polémique ne faiblit pas autour du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, dont la gestion du dossier France – Algérie est vivement critiquée par l’opposition. Entre attaques de la droite extrême et sarcasmes de la gauche radicale, sa position au sein du gouvernement semble de plus en plus fragilisée. « Il a déjà cédé, il s’est déjà soumis », a lancé avec ironie Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national, soulignant ce qu’il considère comme un manque de fermeté du ministre face à Alger.

Cette déclaration fait écho à l’interview accordée par Bruno Retailleau au Parisien, où il a affirmé : « Si on me demandait de céder sur ce sujet majeur pour la sécurité des Français, évidemment que je le refuserais. » Une prise de position de Retailleau, qui semble pourtant ne pas convaincre son propre camp, certains le jugeant trop passif sur la question de la reconduite des ressortissants algériens en situation irrégulière de France vers l’Algérie.

Le ministre a évoqué la possibilité d’une « riposte graduée », pouvant aller jusqu’à une « remise en cause des accords de 1968 », ces accords qui confèrent aux Algériens un statut migratoire particulier en France. Pour le RN, il ne s’agit que de paroles en l’air. « Il nous dit qu’il va peut-être partir, mais la vérité, c’est qu’il a déjà reculé », a poursuivi Sébastien Chenu sur BFMTV, fustigeant l’attitude du ministre, qu’il accuse de « faire croire aux Français qu’il aura des résultats » sans jamais passer à l’action.

De son côté, La France Insoumise ne manque pas non plus de se réjouir des difficultés de Bruno Retailleau. « Une démission serait une bonne nouvelle pour la France », a réagi Manuel Bompard sur CNews et Europe 1, critiquant une stratégie « inefficace » vis-à-vis de l’Algérie. Selon lui, « le rapport de force instauré par le ministre est la plus mauvaise méthode si l’on veut obtenir des choses ». Une réaction qui illustre la fracture entre les approches diplomatiques prônées par la droite et la gauche en France.

Face à cette levée de boucliers, l’exécutif tente de temporiser. Le Premier ministre François Bayrou a assuré qu’il n’existait « aucune différence d’appréciation » entre Bruno Retailleau et le président Emmanuel Macron. « Il faut de la fermeté », a-t-il martelé sur France Inter, tout en reconnaissant que les discussions avec Alger étaient complexes. Selon lui, « il n’est pas possible d’avoir un refus de reprendre des ressortissants » dans le cadre d’un traité de coopération historique entre les deux pays.

Pour tenter de donner du poids à ses menaces, le gouvernement a établi une première liste d’une soixantaine de ressortissants algériens que la France souhaite expulser. « Cette liste a été passée hier au gouvernement algérien », a déclaré François Bayrou, laissant entendre que la balle était désormais dans le camp d’Alger.

La question de la relation franco-algérienne reste une épine dans le pied du gouvernement, tiraillé entre une opinion publique en attente de mesures concrètes et une diplomatie souvent plus nuancée que les discours politiques ne le laissent entendre. Si Bruno Retailleau persiste à vouloir afficher une ligne dure, les critiques récurrentes de ses opposants et l’absence de résultats concrets pourraient bien précipiter son départ. Dans un climat politique déjà sous haute tension, ce dossier sensible pourrait encore réserver bien des rebondissements.

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