L’importation des véhicules en Algérie suscite toujours un vif débat, notamment parmi les Algériens établis en France qui espèrent voir des mesures plus souples pour renouveler le parc automobile du pays. Un récent post sur les réseaux sociaux a ravivé la discussion, mettant en lumière une situation paradoxale : alors que de nombreux véhicules vieux de plusieurs décennies circulent encore sur les routes algériennes, l’importation de véhicules d’occasion de moins de 10 ans reste interdite en Algérie. Une situation qui alimente frustrations et interrogations quant aux choix des autorités en matière de politique automobile.
Depuis plusieurs années, l’Algérie a adopté une approche stricte concernant l’importation des véhicules d’occasion. Si l’importation de voitures neuves a été réautorisée après une longue suspension, seules celles âgées de moins de trois ans peuvent entrer sur le territoire sous certaines conditions bien précises. Pourtant, de nombreuses voix s’élèvent pour demander un assouplissement des règles, notamment en permettant l’entrée de véhicules de moins de 5 ou 10 ans, ce qui offrirait une alternative plus accessible pour les citoyens confrontés à une flambée des prix sur le marché local.
Les partisans d’une telle mesure mettent en avant plusieurs arguments. D’un côté, le parc automobile algérien est vieillissant, avec des voitures parfois en circulation depuis plus de 30 ou 40 ans, posant de sérieux problèmes de sécurité routière et de pollution. De l’autre, les restrictions actuelles limitent le choix des consommateurs, les contraignant à acheter des véhicules neufs souvent hors de prix ou à se tourner vers un marché de l’occasion où les tarifs atteignent des sommets en raison de la faible disponibilité des véhicules.
Face à cette réalité, des rumeurs ont récemment circulé laissant entendre que l’Algérie s’apprêtait à élargir la plage d’âge autorisée pour les véhicules importés. Certains médias et influenceurs sur les réseaux sociaux ont évoqué une éventuelle révision de la réglementation, évoquant la possibilité d’importer des voitures âgées de moins de 10 ans. Pourtant, aucune confirmation officielle n’est venue étayer ces affirmations. Le gouvernement algérien maintient pour l’instant sa position et n’a annoncé aucun changement dans la législation en vigueur.
Les autorités justifient cette rigueur par plusieurs raisons. D’une part, elles cherchent à protéger l’industrie automobile locale, notamment les quelques usines d’assemblage qui peinent à se stabiliser après plusieurs années de perturbations. D’autre part, elles avancent des considérations environnementales et de sécurité, estimant que des voitures trop anciennes pourraient aggraver les problèmes liés à la pollution et aux accidents de la route. Comme l’a souligné un responsable du secteur automobile : « L’objectif est d’éviter un afflux massif de véhicules en fin de vie qui ne répondent pas aux normes environnementales et de sécurité en vigueur. »
Toutefois, cette explication peine à convaincre une grande partie de la population, qui voit surtout dans ces restrictions une manière de contrôler le marché automobile et de préserver certains intérêts économiques. Un citoyen algérien a ainsi exprimé sa frustration : « Lors de mon récent voyage en Algérie, j’ai vu des véhicules très anciens de 50 ans qui circulent sur les routes algériennes, dont l’état laisse à désirer, cependant l’importation des véhicules de moins de 10 ans est interdite. »
Dans ce contexte, la pression populaire et médiatique pourrait-elle pousser les autorités à revoir leur position ? Si l’idée d’autoriser les véhicules de moins de 10 ans refait surface de manière récurrente, il est peu probable qu’une décision soit prise dans l’immédiat. Le gouvernement semble privilégier la stabilité du marché et la relance de la production locale avant toute éventuelle ouverture. Néanmoins, face à la grogne croissante des citoyens et des professionnels du secteur, un assouplissement des règles à moyen terme n’est pas à exclure.
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