En France, la question de la régularisation des Algériens en situation irrégulière demeure un sujet complexe, souvent délicat, mêlant espoir, désillusion et réalités administratives rigides. À travers les rues de Paris, Marseille ou Lyon, ils sont nombreux, les Algériens, à chercher des solutions pour être enfin régularisés, malgré un parcours semé d’embûches. Mais une récente mise en garde claire, formulée par une avocate spécialisée dans le droit des étrangers, vient confirmer ce que certains redoutaient : une partie des Algériens présents en France ne seront jamais régularisés, quelles que soient leurs tentatives ou leur ancienneté sur le territoire.
Le point de bascule réside dans l’usage de fausses cartes d’identité étrangères, notamment européennes, pour travailler légalement ou accéder à certains services sociaux en France. C’est une pratique malheureusement répandue, souvent utilisée par des Algériens désespérés de pouvoir gagner leur vie dignement. Bien que ce soit illégal, elle s’est installée comme une réponse pragmatique face aux portes closes de la régularisation. Certaines préfectures de France, dans un souci d’équilibre et de gestion humaine, ferment parfois les yeux lorsque les individus concernés ne représentent aucun trouble à l’ordre public. Toutefois, la justice et l’administration ne sont pas toujours conciliantes, et une ligne rouge a été tracée.
Comme l’explique une avocate dont les interventions font aujourd’hui autorité auprès de nombreux Algériens souhaitant être régularisés en France, toute personne ayant utilisé une fausse identité étrangère pour obtenir une carte Vitale est catégoriquement exclue des procédures de régularisation. Ce point précis est désormais incontournable : un Algérien en France ayant fait une telle démarche, même s’il vit dans le pays depuis des années, même s’il travaille, paie ses impôts ou n’a jamais eu de démêlés judiciaires, ne sera jamais régularisé. Cette interdiction est ferme, sans appel, et ne laisse place à aucune interprétation.
Face à cette situation, certains juristes rappellent que des alternatives légales existent, bien que souvent méconnues. Un Algérien résidant en France peut, par exemple, créer une micro-entreprise en utilisant simplement son passeport algérien. Cette démarche, légale et possible même en l’absence de titre de séjour, permet d’obtenir un numéro de sécurité sociale provisoire. Cela ouvre la voie à des possibilités de travail déclarées, à condition bien sûr de convaincre un employeur de l’utiliser dans ce cadre. Cette astuce juridique est encore peu utilisée mais elle permet à certains Algériens de s’ancrer légalement dans le tissu économique de la France, sans pour autant recourir à de faux documents qui les priveraient, à jamais, d’être régularisés.
Le dilemme est cruel : d’un côté, une nécessité économique et sociale qui pousse de nombreux Algériens à contourner les règles, de l’autre, une réalité administrative inflexible qui les condamne à une précarité permanente dès lors qu’ils franchissent certaines lignes interdites. La France, confrontée à des flux migratoires continus, doit gérer ces situations au cas par cas, en évaluant les risques, les intentions et les possibilités d’intégration. Mais une chose est désormais sûre : pour ceux qui ont déposé des demandes de régularisation en France en ayant frauduleusement utilisé de fausses identités, l’avenir est scellé. Ils ne seront jamais régularisés, quelles que soient les circonstances.
Cette réalité appelle à une meilleure information au sein de la diaspora algérienne en France. Beaucoup ignorent encore que la création d’une micro-entreprise, bien que peu médiatisée, reste une option légale et accessible. Plutôt que de prendre le risque de compromettre toute possibilité future de régularisation, il serait essentiel que les Algériens en France s’informent, se fassent accompagner par des professionnels du droit et évitent les raccourcis administratifs lourds de conséquences.
Ainsi, entre les aspirations à une vie stable, les contraintes légales de la France et la tentation de choisir la facilité par des moyens illégaux, le chemin vers une régularisation reste un parcours semé d’embûches. Les Algériens présents en France doivent désormais composer avec une réalité administrative plus stricte, dans laquelle le moindre faux pas peut coûter l’espoir d’être un jour régularisés.