En France, un simple oubli peut désormais coûter très cher. Avec l’adoption récente de la proposition de loi sur la sûreté dans les transports, les voyageurs distraits risquent désormais de lourdes amendes s’ils laissent leurs bagages sans surveillance. Une mesure qui vise à réduire les incidents et retards causés par ces oublis fréquents. Cependant, l’amende mise en place pourrait piéger de nombreux usagers, notamment parmi les Algériens vivant en France et habitués à voyager avec plusieurs valises.
Jusqu’à présent, laisser un sac ou une valise dans une gare ou une station de métro pouvait déjà entraîner une sanction financière. La SNCF appliquait une amende forfaitaire de 150 euros, tandis que la RATP pouvait infliger une pénalité allant de 150 à 375 euros. Désormais, avec la nouvelle loi adoptée le 18 mars, la sanction est revue à la hausse et structurée en trois niveaux selon la gravité de l’infraction.
D’abord, en cas d’oubli involontaire, les usagers, y compris les Algériens établis en France, devront payer une amende forfaitaire de 72 euros, qui peut grimper jusqu’à 450 euros si la situation entraîne des perturbations notables. Une seconde sanction intervient lorsque l’étiquetage des bagages est obligatoire, comme c’est le cas sur certaines lignes de TGV ou TER. Si un passager oublie un bagage non étiqueté, il devra s’acquitter d’une amende forfaitaire de 150 euros, pouvant aller jusqu’à 750 euros.
Mais la mesure la plus stricte concerne les abandons volontaires. Si un voyageur laisse délibérément un bagage dans un transport public, l’amende forfaitaire s’élève alors à 180 euros. Mais dans les cas les plus graves, notamment si l’abandon provoque une alerte de sécurité entraînant l’intervention des forces de l’ordre ou l’évacuation d’une station, la sanction peut atteindre 1.500 euros.
Cette nouvelle réglementation pourrait fortement impacter les Algériens vivant en France, qui comptent parmi les voyageurs les plus fréquents des transports en commun. Beaucoup d’entre eux, notamment ceux qui effectuent des allers-retours réguliers avec leur pays d’origine, transportent plusieurs bagages. Une simple inattention pourrait donc leur coûter très cher.
Les exploitants de transports, conscients des difficultés que cette loi pourrait poser, ont prévu une solution intermédiaire : un service d’étiquetage anonymisé par QR code. Ce dispositif permettrait d’identifier rapidement le propriétaire d’un bagage oublié et ainsi, potentiellement, d’éviter une sanction immédiate. Toutefois, il reste à voir comment cette solution sera mise en place et si elle sera réellement efficace.
Reste une inconnue majeure : comment cette loi sera-t-elle appliquée dans la pratique ? Les contrôleurs et agents de sécurité devront faire la distinction entre un simple oubli et un abandon volontaire, ce qui pourrait entraîner des contestations. De plus, le montant de l’amende pourra être modulé par l’exploitant des transports, ce qui laisse une certaine marge de négociation dans certains cas.
En attendant, les usagers, qu’ils soient Français ou étrangers, devront redoubler de vigilance. Un simple moment d’inattention dans le métro, le RER ou une gare SNCF pourrait désormais se transformer en une sanction salée. Mieux vaut donc vérifier une dernière fois avant de descendre du train ou du bus, sous peine de voir un oubli se transformer en une facture bien plus lourde que prévue.
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