Jean-Michel Aphatie, journaliste bien connu de la scène médiatique française, s’est retrouvé au centre d’une vive polémique après ses propos sur la colonisation française en Algérie. Le 25 février dernier, lors d’une intervention sur RTL, Aphatie a comparé la colonisation française en Algérie au massacre d’Oradour-sur-Glane, un événement tragique de la Seconde Guerre mondiale. Cette comparaison a suscité de vives réactions, notamment de la part des autorités françaises et de l’ARCOM, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique. Cette dernière a jugé que de tels propos pouvaient être perçus comme une relativisation du nazisme et a exprimé son mécontentement envers RTL, la chaîne sur laquelle les propos ont été tenus.
Dans sa décision, l’ARCOM a souligné que les propos de Jean-Michel Aphatie, qui avaient mis sur le même plan des événements historiques profondément différents, pouvaient choquer une large partie de l’auditoire. En particulier, la phrase de l’éditorialiste, « La France a fait des centaines d’Oradour-sur-Glane en Algérie », a été jugée inappropriée et a été interprétée comme une tentative de minimiser l’ampleur de l’horreur nazie. L’Autorité a donc appelé à une plus grande vigilance de la part de RTL dans la gestion de ses débats, surtout lorsqu’ils portent sur des sujets aussi sensibles.
La comparaison de Jean-Michel Aphatie entre la colonisation française en Algérie et le massacre d’Oradour-sur-Glane a exacerbé une crise diplomatique déjà en cours entre la France et l’Algérie. En effet, en pleine période de tensions entre les deux pays, ce genre de propos a été perçu comme un affront par de nombreuses personnalités politiques, tant en France qu’en Algérie. De plus, la comparaison directe entre les atrocités commises par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale et les exactions durant la colonisation a suscité un rejet immédiat, tant du côté des défenseurs de la mémoire historique que des partisans d’une réconciliation apaisée entre les deux nations.
Jean-Michel Aphatie, pour sa part, a persisté dans ses propos et a refusé de revenir sur ses déclarations après la suspension de sa chronique par RTL. Selon lui, reconnaître une faute aurait signifié admettre qu’il avait commis une erreur, ce qu’il n’a pas souhaité faire. Ce refus de se rétracter a renforcé la polémique, donnant lieu à des débats sur la liberté d’expression des journalistes et sur les limites de cette liberté, notamment lorsqu’il s’agit de questions historiques sensibles comme celles de la colonisation en Algérie.
Pourtant, malgré la suspension de Jean-Michel Aphatie de RTL, la polémique ne s’est pas apaisée. Le journaliste a d’ailleurs déclaré ne pas envisager de revenir sur les ondes de la station, car cela aurait signifié accepter la notion de faute qu’il ne reconnaît pas. Cette attitude a divisé l’opinion publique, entre ceux qui soutiennent son droit à la liberté d’expression et ceux qui estiment que ses propos minimisaient l’ampleur de la tragédie du nazisme et manquaient de respect envers la mémoire des victimes des deux événements.
L’ARCOM, dans sa décision, a donc voulu rappeler aux chaînes de télévision et de radio qu’elles avaient une responsabilité particulière lorsqu’il s’agissait de diffuser des débats sur des sujets d’une telle gravité. En intervenant ainsi, l’Autorité cherchait à prévenir tout discours qui pourrait contribuer à banaliser des événements tragiques ou à manipuler l’histoire à des fins personnelles ou idéologiques. Dans ce contexte, l’Algérie, qui reste un sujet sensible dans les relations franco-algériennes, a été un point de friction supplémentaire dans cette polémique.