France : les Algériens risquent de payer un « surcoût » à partir du 1er août

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En France, la généralisation du compteur Linky touche à sa fin, mais certains foyers, dont de nombreux Algériens vivant en France, refusent encore son installation. Alors que 95 % des foyers français ont déjà adopté ce dispositif, environ deux millions de logements, dont certains occupés par des familles d’origine algérienne ou franco-algérienne, font de la résistance. Ce refus va désormais coûter plus cher. À partir du 1er août, la France appliquera un surcoût à ces foyers récalcitrants, ce qui signifie que les Algériens en France qui n’ont pas encore cédé au compteur Linky devront assumer une charge financière supplémentaire, ce qui soulève des préoccupations au sein de cette communauté.

La décision ne vient pas de nulle part. La Cour de cassation s’est appuyée sur une directive européenne datant du 13 juillet 2009. Cette directive exige que tous les États membres, y compris la France, mettent en place des systèmes de comptage intelligent, ce qui explique pourquoi l’installation du compteur Linky est devenue une priorité. L’Algérie voit ses ressortissants installés en France indirectement touchés par cette politique énergétique. Beaucoup d’Algériens vivant en France, souvent méfiants vis-à-vis de la technologie ou préoccupés par la question des ondes électromagnétiques, ont exprimé leur volonté de conserver leur compteur traditionnel, exposant ainsi leur foyer à cette mesure de surcoût.

Le témoignage accordé à BFM par Noël Blin, un particulier ayant choisi de refuser le compteur Linky, est révélateur : « On a fait tellement de choses pour me l’imposer que je me suis dit ‘franchement il ne faut pas que je le prenne' ». Ce sentiment d’imposition, souvent partagé par les foyers algériens en France, alimente une défiance croissante. Le surcoût pour les résidents en France, y compris des Algériens, selon les estimations, variera entre 10 et 15 euros par mois. Bien que cela puisse paraître modeste, pour certaines familles algériennes établies en France et dont le budget est déjà contraint, cela représente un fardeau de plus.

La France a précisé que ce tarif vise à compenser l’intervention humaine nécessaire à la relève des compteurs non communicants. En clair, lorsqu’un technicien doit se déplacer parce que le compteur Linky n’est pas installé, la France facture ce service. Cependant, certaines exceptions sont prévues. En France, un certificat médical peut permettre d’échapper à cette surfacturation, à condition qu’il justifie une intolérance aux ondes. Cette mesure pourrait théoriquement bénéficier à certains Algériens résidant en France, surtout parmi les personnes âgées ou souffrant de pathologies spécifiques. Une autre dérogation existe également pour les logements techniquement inadaptés à l’installation du compteur Linky.

Il faut souligner que ce durcissement intervient après une longue phase de tolérance. Durant deux ans, les foyers algériens en France comme les autres, qui n’avaient pas encore cédé à l’installation du compteur Linky, n’étaient pas pénalisés. Mais cette ère de clémence touche à sa fin, et les conséquences économiques se font déjà sentir. Pour beaucoup d’Algériens installés en France, cette mesure vient s’ajouter à d’autres difficultés du quotidien : inflation, logement, démarches administratives souvent complexes. Le compteur Linky devient alors un symbole d’un système technocratique auquel ils peinent à s’adapter.

Ainsi, la France met en place une politique claire : pas de Linky, surcoût obligatoire. Une décision qui, même si elle concerne toute la population, affecte particulièrement les Algériens vivant en France, à la croisée de la méfiance culturelle et des réalités économiques. Entre l’obligation légale de la France, les directives européennes et les réticences individuelles — notamment au sein de la communauté algérienne installée en France —, le compteur Linky continue de faire parler de lui. Une chose est sûre : dès le 1er août, refuser le compteur coûtera cher, et les Algériens en France devront faire un choix entre principe et portefeuille.