À Montereau-Fault-Yonne, petite commune seine-et-marnaise de quelque 22 000 habitants, un dispositif innovant est en train de transformer le paysage commercial local tout en suscitant l’intérêt croissant des commerçants, y compris algériens. Face à la désertification progressive de son centre-ville, avec 37 cellules commerciales vacantes sur les 222 répertoriées, la municipalité a décidé de frapper fort en agissant là où cela fait souvent le plus mal : le coût du loyer. Dans un article publié le 15 avril 2025, Le Parisien dévoile les contours d’une stratégie municipale audacieuse destinée à revitaliser l’activité économique locale, notamment par la mise en place de baux commerciaux à prix cassés.
L’exemple le plus parlant est celui de Samuel et Ivana, cogérants de la brasserie artisanale La Républik des mousses. Installés dans un local municipal de 180 m² depuis octobre 2024, ils bénéficient d’un loyer symbolique de seulement 15 euros la première année, charges comprises. Cette somme passera à 800 euros la deuxième année, puis à 1 800 euros la troisième. Même à son apogée, ce tarif reste particulièrement avantageux par rapport à celui qu’ils payaient auparavant à La Queue-en-Brie, où leur loyer s’élevait à 3 000 euros mensuels. Pour Samuel, le calcul est simple : à 10 euros le mètre carré, le prix reste imbattable, permettant une plus grande marge de manœuvre financière pour développer son activité.
Le maire de la ville, James Chéron, interrogé par Le Parisien, explique clairement l’objectif de cette initiative : soulager les nouveaux commerçants des charges fixes trop lourdes les premières années, afin de leur permettre d’ancrer durablement leur projet. Le dispositif municipal prévoit un loyer d’un euro par mètre carré la première année, trois euros la deuxième, cinq euros la troisième, avant d’atteindre les prix du marché à partir de la quatrième année. Une stratégie évolutive qui attire désormais l’attention de nombreux entrepreneurs, y compris issus de la diaspora algérienne en France.
Les commerçants algériens, souvent à la recherche de localités accessibles pour démarrer ou relancer leurs activités, voient dans cette commune une opportunité en or. Grâce à leur forte présence dans le commerce de proximité — restauration, épiceries, salons de coiffure ou encore services aux particuliers —, ils sont parmi les premiers à saisir ce type d’opportunités. La stabilité financière qu’offre une telle politique de loyers progressifs constitue un tremplin considérable pour ceux qui souhaitent se lancer dans une aventure entrepreneuriale sans s’endetter lourdement dès les premiers mois.
Mais Montereau-Fault-Yonne ne s’arrête pas là. Le conseil municipal a récemment voté un second dispositif destiné cette fois aux commerçants qui préfèrent louer dans des biens appartenant à des propriétaires privés. Une enveloppe de 18 000 euros par an a été débloquée pour alléger la charge locative de ces nouveaux venus. La première année, la municipalité prendra en charge jusqu’à 75 % du loyer hors charges dans la limite de 500 euros par mois, 50 % la deuxième année, et 25 % la troisième. Une mesure qui élargit encore le champ des possibles pour ceux qui n’auraient pas pu bénéficier d’un local municipal.
Cette politique municipale pourrait bien faire de Montereau-Fault-Yonne un nouveau pôle d’attraction pour les commerçants d’origine algérienne, notamment ceux qui, freinés par les loyers exorbitants des grandes agglomérations, cherchent une alternative viable sans pour autant s’éloigner radicalement de la région parisienne. La proximité avec la capitale, couplée à un soutien municipal concret et des conditions d’installation exceptionnellement avantageuses, crée un cocktail particulièrement attractif pour les porteurs de projet.
Alors que d’autres communes peinent à lutter contre la fermeture des commerces de centre-ville, Montereau-Fault-Yonne pourrait bien devenir un modèle à suivre. En alliant stratégie foncière, accompagnement financier et engagement politique, la ville a su créer un écosystème favorable à la relance économique locale. Et les commerçants algériens, déjà familiers avec les défis de l’entrepreneuriat en milieu urbain, pourraient y jouer un rôle clé dans cette dynamique de revitalisation.
Lire également :
Voyage en Algérie : une passagère « spéciale » entraine dans sa chute un responsable
France : des Algériens menacés avec la nouvelle amende de 150 euros
Impot Gouv, déclaration impot 2025 : voici toutes les nouveautés