Les tensions entre la France et l’Algérie connaissent un nouvel épisode marquant avec les déclarations fracassantes de Laurent Jacobelli, porte-parole du Rassemblement national. Invité sur TF1 le vendredi 21 mars, il n’a pas mâché ses mots en abordant plusieurs sujets sensibles, notamment l’incarcération de Boualem Sansal et les flux financiers entre les deux pays. Selon lui, l’Algérie est engagée dans « un conflit larvé » avec la France, multipliant les signaux négatifs et les tentatives d’humiliation. Face à cette situation, il prône une riposte ferme : « Les visas pour les Algériens, on gèle. Les transferts de devises de France vers l’Algérie, on arrête. L’aide au développement, c’est fini. »
Cette prise de position radicale a immédiatement suscité des réactions, notamment au sein de la diaspora algérienne en France, envoyant de l’argent via le circuit officiel. Beaucoup s’inquiètent des conséquences d’une telle mesure, qui impacterait directement des milliers de familles vivant de ces envois d’argent. Pour de nombreux travailleurs algériens en France, ces transferts de devises depuis la France vers l’Algérie constituent un lien vital avec leurs proches restés au pays. Cependant, il faudrait savoir que la plupart des Algériens de France optent pour le circuit informel, dans le cadre des transferts de devises depuis la France.
L’affaire Boualem Sansal, écrivain arrêté en Algérie, est également un point de crispation entre les deux nations. Emmanuel Macron, conscient des tensions croissantes, a réagi en appelant à une « issue rapide » permettant à l’auteur de « retrouver sa liberté ». Un appel qui, selon Jacobelli, illustre une certaine faiblesse diplomatique de la France face aux décisions du gouvernement algérien. « En diplomatie, la faiblesse n’est pas un atout. Le silence n’est pas une arme », a-t-il martelé, insistant sur la nécessité d’un rapport de force plus affirmé.
Parallèlement à ces sujets internationaux, la question du RSA en France fait aussi débat. Le gouvernement envisage de suspendre cette aide sociale en cas de manquement, une mesure critiquée par le porte-parole du RN. Il y voit une tentative de « faire des économies de bout de chandelle » en s’attaquant « aux plus fragiles ». Son parti, bien que souvent critique envers les aides sociales, ne souhaite pas toucher au RSA « par principe », sauf en cas d’abus avérés. Cette prise de position surprend certains observateurs, habitués à un discours plus tranché sur les questions d’assistanat et de contrôle des aides sociales.
Enfin, la question du port du voile a de nouveau enflammé le débat politique. Alors que Jordan Bardella avait récemment affirmé vouloir l’interdire dans l’espace public, Laurent Jacobelli nuance légèrement ce positionnement. Il considère le voile comme « un outil de revendication » qui, à terme, devrait « disparaître de l’espace public » en raison de sa portée symbolique et idéologique. Une vision qui ne manquera pas de relancer les discussions autour de la laïcité et des libertés individuelles en France.
Ces déclarations successives témoignent d’un durcissement du discours du Rassemblement national sur plusieurs fronts, notamment en matière de relations internationales et de politique intérieure. Si certaines de ces propositions venaient à être appliquées, elles auraient des répercussions considérables, notamment pour la communauté algérienne en France et les relations diplomatiques entre Paris et Alger. Reste à voir comment ces positions évolueront à l’approche des prochaines échéances politiques et si elles trouveront un écho favorable auprès des électeurs.
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