France : un élu décide de demander la nationalité algérienne

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« Moi, aujourd’hui Français, fils d’immigrés algériens qui ont bâti ce pays à la sueur de leur front, j’ai choisi de demander la nationalité algérienne ». Ces mots, publiés samedi 1er novembre sur son compte X, signent un geste politique assumé de la part de Salim Djellab, élu municipal socialiste dans la Loire, qui a annoncé sa décision de solliciter formellement la nationalité algérienne et le passeport algériens. L’annonce intervient dans un contexte tendu, marqué par le vote récent de l’Assemblée nationale française sur la résolution portée par le Rassemblement national contre l’accord franco‑algérien de 1968 et par une flambée d’actes hostiles visant les Franco‑Algériens, éléments que l’élu cite lui‑même pour expliquer la portée de son choix. Djellab situe sa démarche dans la double logique du lien familial et d’un positionnement politique : il dit vouloir devenir « Franco‑Algérien, par choix, par fidélité, par résistance », une formulation qu’il a rendue publique pour en clarifier le sens devant l’opinion.

L’élu précise que, jusque-là, l’Algérie restait pour lui « un souvenir lointain de vacances » depuis la disparition de ses parents, mais que la conjoncture actuelle l’a conduit à agir autrement. Il évoque l’acte administratif S12 — l’acte de naissance algérien spécial et authentique — comme l’outil qui concrétisera sa démarche : « le S12 sera ma réponse, ma gifle à cette classe politique rance », écrit‑il, en opposant au climat public ce choix personnel et revendiqué. Dans sa communication, Djellab qualifie sa décision de « politique » et la justifie par la montée des discours et des actes qu’il caractérise comme haineux envers les Français d’origine algérienne ; il assume ainsi une démarche qui mêle identité personnelle, histoire familiale et expression d’un positionnement civique.

Sur le plan strictement administratif, la demande de nationalité algérienne suppose la production de pièces spécifiques et le parrainage juridique requis par la législation algérienne ; l’élu a indiqué qu’il entamera les démarches nécessaires en produisant l’acte S12 et en sollicitant ensuite le passeport algérien. Par ce geste, il a expliqué vouloir demander la nationalité algérienne, obtenir la nationalité algérienne pour sceller un lien administratif, conserver la nationalité algérienne comme attachement officiel à l’héritage familial. Cette répétition volontaire souligne l’importance symbolique qu’il accorde à l’acte, tout en rappelant que la procédure se veut formelle et encadrée.

L’annonce de Salim Djellab a déclenché des réactions de différentes natures dans les réseaux sociaux et parmi les observateurs politiques : certains y voient un acte de solidarité, d’autres un acte de protestation symbolique face à un climat public jugé délétère. Pour sa part, l’élu socialiste se dit animé d’un objectif précis et mesuré ; il expose une démarche qui veut rester dans le champ légal et administratif, sans rupture de loyauté déclarée envers la République française, et affirme au contraire promouvoir une double appartenance assumée. Il déclare être « désormais Franco‑Algérien », formule qui traduit la volonté de porter officiellement deux filiations civiques et culturelles.

Le calendrier politique explique en partie la portée médiatique de l’annonce : le vote du Parlement français sur la résolution relative à l’accord de 1968 a été présenté par ses promoteurs comme une dénonciation d’un cadre bilatéral ancien, et par ses détracteurs comme une opération à visée électorale. C’est précisément dans ce climat que Salim Djellab inscrit sa démarche — elle se présente comme une réponse publique à une « vague de haine » dont il dit être témoin, et comme une posture de résistance politique. Il affirme encore que le fait d’obtenir la nationalité algérienne entérinera publiquement un lien que seul le papier officiel rendra visible et opposable aux discours injurieux. En ce sens, il considère que la demande de nationalité algérienne a une portée civique, au‑delà de sa dimension strictement personnelle ou familiale.