France : un SDF algérien gagne 500.000€ au Cash avec une carte bancaire volée

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L’histoire semble tout droit sortie d’un scénario improbable et pourtant, elle s’est bel et bien déroulée en plein cœur de Toulouse. Un simple ticket à gratter, un vol opportuniste et un coup du sort inimaginable ont suffi à propulser deux SDF, dont un Algérien, au-devant d’une somme astronomique. Mais le rêve a rapidement viré au cauchemar.

Tout commence au début du mois de février, selon le Parisien, lorsqu’un habitant de la ville rose, Jean-David, découvre avec stupeur que sa voiture a été forcée. Son sac à dos a disparu, emportant avec lui tous ses papiers et, surtout, sa carte bancaire. Pris de panique, il contacte immédiatement sa banque pour faire opposition, mais le mal est déjà fait. En vérifiant ses comptes, il constate qu’un achat suspect de 50 euros a été effectué dans un bureau de tabac à proximité. Curieux d’en savoir plus, il décide de s’y rendre pour tenter d’obtenir des explications.

Le buraliste, visiblement interloqué par cette visite inattendue, se souvient parfaitement de l’achat en question. Selon lui, deux SDF sont entrés dans son commerce quelques heures plus tôt, l’un d’eux serait Algérien d’après les témoignages de plusieurs passants sur les réseaux sociaux. Leur attitude lui avait paru étrange, mais rien qui ne sorte particulièrement de l’ordinaire pour un jour comme les autres. Il explique alors à Jean-David que les deux hommes ont dépensé les 50 euros pour acheter plusieurs tickets à gratter, dont un « Cash » qui leur a fait décrocher la somme maximale de 500.000 euros.

C’est à ce moment précis que l’histoire bascule. Les sans-abris, sans le savoir, venaient de toucher le gros lot avec un achat réalisé à l’aide d’une carte bancaire volée. Problème : la somme remportée ne peut être encaissée qu’en se rendant en personne à la Française des Jeux (FDJ), ce qui complique sérieusement les choses. Jean-David, quant à lui, se retrouve face à une situation pour le moins ubuesque. Sans ce vol, il n’aurait jamais perdu sa carte. Sans sa carte, les sans-abris n’auraient jamais acheté ce ticket. Et sans ce ticket, personne ne parlerait de cette affaire aujourd’hui.

Alors que l’on pourrait s’attendre à ce que la situation tourne à son avantage, il se trouve que la réalité est plus complexe. La FDJ, alertée par le signalement du vol, a immédiatement bloqué la procédure de paiement. Le ticket gagnant est désormais inutilisable, les gains ne pouvant être versés sans vérifications approfondies. Pire encore, les sans-abris sont maintenant sous le coup d’une enquête pour vol et fraude à la carte bancaire. Leur tentative de changer de vie s’est transformée en un piège dont ils risquent d’avoir du mal à sortir.

Face à ce dilemme moral et juridique, Jean-David, qui aurait pu réclamer l’intégralité des gains en tant que victime, a surpris tout le monde en proposant un compromis inattendu : partager la somme. « Sans moi, ils n’auraient pas gagné, mais sans eux, je n’aurais pas acheté ce ticket », a-t-il déclaré au journal Le Parisien. Une proposition qui en dit long sur son état d’esprit, oscillant entre colère et fatalisme. Il invite ainsi les sans-abris à contacter son avocat, Me Pierre Debuisson, afin d’examiner une solution qui pourrait convenir à toutes les parties.

Mais la justice, elle, ne l’entend pas forcément de cette oreille. Car si la FDJ est intraitable sur les modalités de versement des gros gains, les autorités restent tout aussi rigoureuses quant aux conditions dans lesquelles ces gains ont été obtenus. La probabilité que cette somme tombe directement dans les poches des deux sans-abris est donc quasi nulle, tandis que Jean-David ne peut pas non plus prétendre à un remboursement sous cette forme.

Derrière cette affaire rocambolesque se pose une question plus large : celle de la frontière floue entre la chance et l’illégalité. Peut-on moralement jouir d’un gain obtenu frauduleusement, même involontairement ? Et si l’on suit cette logique, le véritable propriétaire de la carte bancaire peut-il être considéré comme le légitime bénéficiaire ?

En attendant une réponse pour les SDF, y compris l’Algérien, les 500.000 euros restent bloqués, quelque part entre un rêve inaccessible et une réalité bien trop cruelle pour ceux qui espéraient y goûter.

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