Le 24 décembre dernier, en plein cœur de la commune de Chelles, dans le département de Seine-et-Marne, une scène de violence conjugale a eu lieu, faisant écho à une affaire qui a rapidement fait parler d’elle dans les médias. La victime, une Algérienne résidant en France, a été prise pour cible par son compagnon, également d’origine algérienne. Ce dernier, dans un accès de colère, a saisi sa compagne par le col avant de la plaquer contre un mur et de la faire tomber au sol. La scène, captée par les caméras de vidéosurveillance de la ville, a permis aux autorités de disposer d’une preuve incontestable de l’agression. Pourtant, devant le tribunal, la victime a démenti les faits et a pris une position surprenante en défendant son agresseur.
Selon Le Parisien, le prévenu, âgé d’une trentaine d’années, a été rapidement interpellé par la police municipale et présenté en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Meaux, le 27 décembre. Lors de son passage devant le juge, il a d’abord reconnu avoir maltraité sa compagne, avant de revenir sur ses aveux, indiquant que ses propos avaient été mal interprétés lors de sa garde à vue. « Pour nous, les Algériens, c’est normal, la femme est en dessous de l’homme », avait-il expliqué, une déclaration qui a profondément choqué la juge. Mais face à la gravité des accusations et aux éléments de preuve, sa défense semblait fragile.
La situation a pris un tournant inattendu lorsque la victime, pourtant maltraitée devant témoins et caméra, a nié catégoriquement être victime de violences. Non seulement elle a rejeté les preuves irréfutables présentées à l’audience, mais elle a également contesté la véracité des images de vidéosurveillance qui montraient clairement son agression. Accompagnée des parents de son mari, elle a maintenu une ligne de défense pour le moins surprenante. « La femme algérienne doit respecter son homme », a-t-elle déclaré sans détour, faisant écho à des convictions profondément enracinées dans certaines cultures, où l’inégalité des sexes reste parfois perçue comme une norme. Elle a ajouté : « Il ne m’a jamais frappée. Il essayait de me calmer et me disait de ne pas prendre le bus de nuit. Quand il boit, il y a toujours un malentendu entre nous. » Une déclaration qui a laissé l’audience sans voix, et particulièrement la procureure, qui a dénoncé une attitude de déni dévastatrice pour la victime.
La procureure, émue par le sort de cette Algérienne établie en France, a souligné la contradiction entre les témoignages de la victime et les preuves vidéo, et a demandé une peine de 15 mois de prison, dont 10 mois fermes, ainsi qu’un mandat de dépôt immédiat à l’encontre de l’agresseur. « Je reste sans voix face à la détresse de cette victime. Être aveuglée, nier l’évidence à ce point-là ! », a-t-elle déclaré, visiblement bouleversée. Elle a aussi exprimé une certaine inquiétude face à la situation de la victime, assise aux côtés de la famille de son agresseur, et lui a lancé un message fort : « Il est temps de vous réveiller. »
Finalement, après une délibération de la cour, les juges ont prononcé une condamnation qui allait dans le sens des réquisitions de la procureure : une peine de 15 mois de prison, dont 10 mois fermes, avec mandat de dépôt immédiat. Le prévenu a également été interdit de tout contact avec l’Algérienne de France et a été immédiatement transféré en détention. Cette affaire, qui met en lumière le déni de la victime et les circonstances dramatiques des violences conjugales, soulève des questions sur la dynamique des rapports de force au sein du couple, notamment dans des contextes culturels où l’inégalité des genres peut parfois être perçue comme une norme.
Cet événement tragique rappelle l’importance de lutter contre les violences conjugales sous toutes leurs formes, mais aussi de soutenir les victimes dans leur processus de guérison, en leur offrant un environnement propice à la libération de la parole et à la reconnaissance des abus. La société doit prendre conscience des mécanismes sous-jacents qui maintiennent souvent les victimes dans le silence, afin de briser ce cycle de souffrance et de peur.
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