Les relations entre la France et l’Algérie sont marquées par une histoire riche, faite de tensions, de rapprochements et d’intérêts mutuels. Dans ce contexte, la position adoptée par l’Algérie face aux récentes polémiques est perçue par de nombreux observateurs comme un choix stratégique et réfléchi. C’est également l’avis du sénateur franco-algérien Ahmed Laouedj, qui a récemment déclaré : « Je salue la position sage et raisonnable de l’Algérie ».
Lors d’un entretien avec le journal El Moudjahid, le sénateur a évoqué les tensions actuelles entre les deux pays et les enjeux politiques sous-jacents. Selon lui, ces tensions sont alimentées par « des stratégies politiques à court terme », en particulier dans la perspective des prochaines échéances électorales françaises. « Il est malheureusement plus aisé de se concentrer sur des divisions symboliques et de détourner l’attention de l’opinion publique des véritables enjeux de fond », a-t-il souligné, mettant en garde contre les conséquences d’une telle approche.
La question migratoire et les Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF) sont devenues des thèmes récurrents dans le débat public français, avec une forte stigmatisation de la communauté algérienne. « Il y a un tel bashing médiatique qu’on a l’impression que tous les Algériens sont de potentiels terroristes, qu’ils sont tous sous OQTF et que l’Algérie, en parfait bouc émissaire, est la source de tous les malheurs de la France », a-t-il déploré. Pour lui, cette stigmatisation est « non seulement injuste, mais aussi dangereuse », car elle alimente des divisions profondes et met en péril la cohésion sociale.
L’une des figures politiques les plus actives sur cette question est Bruno Retailleau, qui adopte une position particulièrement dure envers l’Algérie. « Retailleau tente de circonscrire la relation algéro-française à la question migratoire, aux OQTF et aux visas », a affirmé Ahmed Laouedj, tout en rappelant que les liens entre les deux pays sont bien plus vastes et complexes. « Il existe de nombreux points de convergence qui lient nos deux nations, notamment dans la coopération économique, la lutte contre le terrorisme, ainsi que dans les enjeux environnementaux ».
Un autre point soulevé par le sénateur concerne le rôle de certains ministres français dans la gestion des relations extérieures du pays. « C’est quand même frappant de voir un ministre de l’Intérieur prendre en main la politique extérieure de la France », a-t-il noté, pointant du doigt une confusion institutionnelle qui nuit à la cohérence de la diplomatie française.
Par ailleurs, l’éventualité d’une montée en puissance de l’extrême droite dans le paysage politique français constitue une autre source d’inquiétude. « L’extrême droite en France a tendance à rejeter toute idée de coopération internationale, en particulier avec l’Algérie », a averti Ahmed Laouedj, estimant que cette vision risquerait de « créer de vives tensions au sein des communautés algériennes et franco-algériennes, qui se sentent persécutées ».
Face à ces défis, la position adoptée par l’Algérie se distingue par sa retenue et son attachement aux principes du droit international. « Je tiens à saluer l’adoption d’une position raisonnable et sage par l’Algérie, en privilégiant la voie de la diplomatie au regard des événements consécutifs », a déclaré le sénateur. Selon lui, cette approche est la meilleure réponse aux tensions actuelles et démontre une volonté claire d’engager un dialogue constructif.
En définitive, la relation entre la France et l’Algérie ne peut être réduite aux polémiques du moment. Elle repose sur des liens humains, économiques et historiques profonds, qui nécessitent une gestion responsable et apaisée. « L’Algérie montre ainsi sa volonté d’engager le dialogue avec notre pays et de désamorcer les tensions », a conclu Ahmed Laouedj, appelant à un partenariat fondé sur le respect mutuel et la coopération.
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