Le projet du gazoduc transsaharien reliant le Nigeria à l’Europe via l’Algérie est au centre de toutes les attentions. Malgré les tentatives répétées du Maroc pour détourner le tracé originel, le Nigeria a confirmé, avec fermeté, son choix stratégique pour l’option algérienne. Le ministre nigérian des Ressources pétrolières, Ekperikpe Ekpo, a insisté sur le rôle clé de ce gazoduc pour la position du Nigeria sur le marché gazier européen, affirmant que le Nigeria reste pleinement engagé à concrétiser ce projet structurant avec l’Algérie et le Niger.
La rencontre récente entre le ministre algérien de l’Énergie, Mohamed Arkab, et son homologue nigérian Ekpo a permis de clarifier plusieurs points essentiels. Les deux pays ont réaffirmé leur volonté de poursuivre l’étude de faisabilité, confiée au cabinet britannique Penspen. Cette étude vise à finaliser la planification technique et financière du gazoduc, une infrastructure vitale pour transporter le gaz nigérian vers l’Europe en utilisant le réseau algérien déjà existant. Le ministre nigérian a souligné que le gazoduc Algérie-Nigeria constitue un « pilier stratégique pour renforcer l’approvisionnement du marché mondial », rappelant ainsi l’importance de maintenir le tracé initial malgré les pressions extérieures.
Le choix de l’Algérie pour le gazoduc Nigeria-Europe n’est pas uniquement motivé par la géographie. Le Nigeria, en optant pour l’Algérie, profite d’une solution logistique éprouvée, capable de réduire les coûts et de gagner du temps. Le pays peut ainsi sécuriser l’exportation de son gaz sur le marché européen sans les incertitudes liées à un tracé alternatif qui impliquerait le Maroc ou d’autres pays. Cette décision met un terme aux spéculations concernant un éventuel contournement et réaffirme la centralité de l’Algérie dans le projet. Le Nigeria, en confirmant l’option algérienne pour le gazoduc, évite également de mobiliser des ressources supplémentaires pour des routes plus longues et moins fiables.
Sur le terrain, le projet du gazoduc transsaharien progresse à un rythme soutenu. Sur les 4 200 kilomètres prévus, il reste environ 1 800 km à réaliser. La partie algérienne représente 700 km, le Nigeria assure 100 km, et 1 000 km doivent encore traverser le Niger. Les trois pays collaborent étroitement pour finaliser l’étude de faisabilité, dont la relance, en février dernier, a mobilisé 200 millions de dollars. Les institutions financières africaines, dont la Banque africaine de développement et la Banque de la CEDEAO, soutiennent activement le projet, tout comme la Chambre africaine de l’énergie et le GECF, qui voient dans le gazoduc Algérie-Nigeria-Europe un moyen de renforcer la sécurité énergétique et la position du continent sur le marché mondial.
Les discussions entre Algérie et Nigeria ont également permis de couper court aux rumeurs concernant un gazoduc transatlantique. Ce projet alternatif, soutenu par certaines voix au Maroc, peine à trouver des financements et l’adhésion des 14 pays qu’il devrait traverser. En comparaison, le tracé Algérie-Nigeria reste fiable, réalisable et aligné sur les intérêts stratégiques des deux pays, garantissant la livraison rapide du gaz nigérian vers l’Europe.
Le gazoduc Nigeria-Europe via l’Algérie est donc confirmé comme un projet phare pour l’avenir énergétique du continent. Le Nigeria reste engagé aux côtés de l’Algérie pour assurer la réalisation de ce projet ambitieux. Le gazoduc, qui devrait renforcer la position des deux pays sur le marché gazier mondial, est désormais inébranlable face aux pressions extérieures. Grâce à la coopération étroite entre Algérie, Nigeria et Niger, l’avenir du gazoduc transsaharien semble tracé, sécurisant ainsi un corridor énergétique vital pour l’Europe tout en consolidant la stature géostratégique de l’Algérie.