Les discussions autour de la sécurité routière en Algérie prennent une nouvelle tournure avec une déclaration surprenante d’un député, qui propose une sanction financière drastique pour les conducteurs indisciplinés. Lors d’une récente intervention sur une chaîne privée algérienne, cet élu n’a pas mâché ses mots en évoquant des amendes pouvant atteindre 15 millions de centimes pour les infractions graves en Algérie comme le fait de griller un Stop. Une proposition qui suscite à la fois des applaudissements et des interrogations.
Pour ce député, la situation sur les routes algériennes est alarmante. Il pointe du doigt des comportements qu’il qualifie de dangereux et irresponsables. Parmi les infractions les plus courantes, il cite l’utilisation interdite de la troisième file par des semi-remorques, l’absence de ceinture de sécurité, les dépassements par la droite et, bien sûr, le non-respect des panneaux de signalisation. Ces agissements, selon lui, mettent quotidiennement des vies en danger et nécessitent des mesures fermes. « Il faut sanctionner sévèrement. Griller un feu de stop en Algérie devrait coûter entre 10 et 15 millions. Si ça ne tenait qu’à moi, je l’appliquerais immédiatement », a-t-il affirmé avec conviction.
Cette proposition, bien qu’ambitieuse, soulève plusieurs questions. Si l’idée d’intensifier les sanctions pour améliorer la sécurité routière fait sens, le montant évoqué semble exagérément élevé pour beaucoup. Une amende de 15 millions de centimes représenterait une somme colossale pour une grande majorité de la population. De nombreux citoyens s’interrogent donc sur la faisabilité et l’équité d’une telle mesure. Pour certains, elle risque d’aggraver les inégalités sociales, où seuls les plus fortunés pourraient se permettre de payer leurs infractions sans conséquences significatives.
Cependant, l’objectif de cette proposition est clair : instaurer une dissuasion efficace face aux infractions routières. Le député estime qu’une sanction financière sévère inciterait les conducteurs à adopter des comportements plus responsables sur la route. En d’autres termes, la peur de perdre une somme importante pourrait bien remplacer la négligence et l’indiscipline par la prudence et le respect des règles.
Cette intervention télévisée a également relancé le débat sur l’état actuel de la sécurité routière en Algérie. Les statistiques des accidents de la route continuent de montrer des chiffres alarmants, avec des milliers de vies perdues chaque année. Si les campagnes de sensibilisation et les contrôles routiers existent, leur efficacité semble limitée face à l’ampleur du problème. Certains experts appellent donc à une révision complète du système, incluant non seulement des sanctions financières, mais aussi des mesures éducatives et une amélioration des infrastructures.
Pour les défenseurs de cette proposition, l’exemple de pays ayant adopté des amendes élevées pour les infractions routières est souvent cité. Des nations comme la Suède ou Singapour, où les sanctions financières et les systèmes de points stricts sont en place, enregistrent des taux d’accidents nettement inférieurs. L’idée serait donc de s’inspirer de ces modèles pour instaurer une discipline routière en Algérie.
En parallèle, des voix s’élèvent pour proposer des alternatives. Certains suggèrent que l’accent soit mis sur l’éducation et la prévention, notamment à travers des campagnes plus ciblées et des formations obligatoires pour les conducteurs. D’autres réclament une amélioration des infrastructures, comme la signalisation, les routes et les aires de repos, pour réduire les causes des infractions et des accidents.
Si cette proposition relative au fait de griller le feu de Stop reste pour l’instant une simple idée lancée lors d’un débat, elle illustre néanmoins l’urgence de repenser la sécurité routière en Algérie. Entre sanctions dissuasives, éducation préventive et modernisation des infrastructures, le défi est de trouver un équilibre qui puisse réellement améliorer la situation sans créer de nouvelles inégalités. Les automobilistes algériens, eux, observent ces débats avec attention, conscients que des changements pourraient bientôt impacter leur quotidien sur les routes.
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