Actualité politique – La France vient de franchir un nouveau pas concernant la guerre d’Algérie et le dossier de mémoire. Dans un communiqué publié hier mardi, l’Élysée a en effet reconnu la responsabilité de la France dans l’assassinat de l’avocat et militant indépendantiste Ali Boumendjel.
La guerre d’Algérie et la question de mémoire continue en effet de faire couler de l’encre tant en France qu’en Algérie. Récemment, un rapport de l’historien français, Benjamin Stora avait ravivé les tensions dans les deux pays sur la question mémorielle. Dans son travail, Benjamin Stora avait en effet inclut plusieurs suggestions allant dans le sens de la réconciliation des mémoires entre l’Algérie et la France, dont les relations sont ponctuées de périodes de tensions à cause du passé colonial de la France en Afrique du Nord.
Le rapport de l’historien français a d’ailleurs été loin de faire l’unanimité. En France, le Comite national de liaison des Harkis (CNLH) a notamment accusé Benjamin Stora d’avoir fait preuve de « minimalisme » dans sa manière de traiter la question de cette catégorie de personnes. « Ce qui compte vraiment c’est que la France reconnaisse définitivement le mal qu’elle a fait. En cachant cette partie de l’Histoire, elle fausse l’Histoire », avait notamment déclaré Mohamed Badi, porte-parole de l’organisation précédemment citée.
En Algérie, l’Organisation nationale des Moudjahidines (ONM) qui représente les anciens combattants du FLN pendant la guerre de libération nationale, a également accusé Benjamin Stora d’essayer de « mettre la victime et le bourreau sur un même pied d’égalité ». Le travail de l’historien français a également suscité la colère à cause du fait qu’il ne s’est pas penché sur la question des excuses officielles, que l’Algérie réclame à la France pour ses 132 ans de colonisation.
Guerre d’Algérie et dossier de mémoire : la France reconnaît l’assassinat d’Ali Boumendjel
La France vient en effet de reconnaître sa responsabilité dans la mort de l’avocat et militant indépendantiste Ali Boumendjel, assassiné pendant la guerre d’Algérie. Cette reconnaissance avait été suggérée par Benjamin Stora dans son rapport, qu’il avait remis le 20 janvier dernier à l’Élysée. Ali Boumendjel a ainsi été « arrêté, placé au secret, torturé, puis assassiné le 23 mars 1957 », a écrit la présidence française dans un communiqué rendu public hier mardi.
Notons que l’assassinat d’Ali Boumendjel est ainsi le deuxième a être reconnu par la France depuis l’élection d’Emmanuel Macron. L’actuel président français avait en effet reconnu, en septembre 2018, la responsabilité de son pays dans la mort de Maurice Audin. Ce militant communiste partisan de l’indépendance algérienne a été, comme Ali Boumendjel, assassiné en 1957 pendant la bataille d’Alger.
Lire également : France : Macron évoque à nouveau la guerre d’Algérie