Sous le ciel d’Alger, un événement intellectuel d’envergure, en lien avec l’IA, a vu le jour ce mercredi 16 avril 2025, à l’occasion de la Journée du Savoir. Un Colloque international entièrement dédié à l’intelligence artificielle (IA) et à son impact sur le monde de la pédagogie a réuni un aréopage d’experts et de chercheurs, aussi bien algériens qu’étrangers. Cette initiative, orchestrée par le Haut conseil de langue arabe (HCLA), en partenariat avec le laboratoire des pratiques langagières en Algérie (LPLA) et le Centre arabe pour les services éducatifs au Canada, a jeté une lumière vive sur les mutations profondes que connaît aujourd’hui l’enseignement à l’ère du numérique intelligent.
Dès les premières minutes de la rencontre, le ton a été donné par le président du HCLA, Salah Belaid. Dans son allocution inaugurale, il a souligné la portée stratégique d’un tel rendez-vous, le plaçant dans la lignée des partenariats scientifiques qui s’efforcent de repenser les systèmes éducatifs à la lumière des mutations technologiques et des impératifs culturels propres au contexte algérien. Pour lui, l’intelligence artificielle ne doit pas être un simple outil importé, mais une technologie intégrée dans une approche respectueuse des valeurs locales : langue, coutumes, références culturelles et religieuses. Le projet pédagogique numérique ainsi envisagé se veut un levier de développement durable, en phase avec les besoins de l’école algérienne du XXIe siècle.
L’importance d’investir massivement dans l’IA pour moderniser le système éducatif a été au cœur du message porté par Salah Belaid, qui n’a pas manqué de rappeler que la technologie, en évolution fulgurante, s’impose aujourd’hui comme un acteur central dans le paysage pédagogique mondial. Que ce soit dans les écoles, les universités ou les centres de recherche, l’IA transforme les pratiques d’enseignement, s’infiltrant jusque dans les détails les plus quotidiens de la vie éducative. D’où la nécessité, selon lui, de bâtir des politiques publiques solides, capables d’encadrer et d’accompagner cette transition technologique.
La présidente du Colloque organis à Alger, Ouardia Galleze, a quant à elle orienté le regard des participants vers la finalité première de cette rencontre : mettre en lumière les impacts concrets de l’IA sur la pédagogie, tout en favorisant l’échange d’idées entre praticiens et chercheurs issus d’horizons variés. Elle a insisté sur l’importance de créer des ponts entre les expériences nationales et internationales, afin de constituer un vivier de pratiques efficaces et contextualisées. C’est dans cet esprit d’ouverture que la rencontre a vu défiler les interventions de chercheurs venus du Canada, de Tunisie, d’Égypte et du Koweït – des invités de marque qui ont partagé leur savoir-faire et leur vision sur l’intégration intelligente de ces technologies dans les salles de classe.
Le représentant du ministère de l’Éducation nationale, Noureddine Ghemrani, a aussi pris la parole pour exposer les avancées concrètes réalisées en Algérie. Il a mis en avant les efforts déjà engagés pour bâtir une école de qualité, où l’IA serait mise au service de la réussite des élèves. Selon lui, les outils intelligents permettent aujourd’hui d’identifier avec précision les forces et faiblesses de chaque apprenant, ouvrant la voie à une personnalisation des contenus pédagogiques. Il a aussi évoqué l’introduction progressive d’applications et de robots conversationnels dans le processus d’apprentissage, assurant une assistance immédiate aux élèves, que ce soit en présentiel ou à distance.
Au fil des présentations, plusieurs axes de réflexion ont émergé. L’utilisation de l’IA dans l’enseignement de la langue arabe, en particulier, a été largement explorée, tout comme la transition délicate – mais nécessaire – de la pédagogie traditionnelle vers un modèle numérique plus interactif et plus adaptatif. L’objectif affiché reste clair : doter l’école algérienne des outils les plus performants, sans pour autant renier les fondements culturels qui la définissent.
Ce Colloque sur l’IA à Alger, porté par un souffle de modernité et de réflexion, a permis de cristalliser une ambition nationale et régionale : celle d’inscrire l’intelligence artificielle dans le cœur même de l’acte d’enseigner, avec méthode, avec éthique, et avec une pleine conscience des défis que cela implique. Alger, le temps d’une journée, a ainsi été le théâtre d’une réflexion collective sur l’avenir de l’éducation, où les voix du savoir, qu’elles viennent d’Algérie, du Canada ou du monde arabe, ont vibré à l’unisson.
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