L’Algérie et l’Espagne ont franchi une nouvelle étape dans leur coopération sécuritaire avec la tenue, le 13 octobre 2025 à Madrid, d’une réunion de la commission mixte de sécurité. Cette rencontre, qui s’inscrit dans une dynamique de dialogue constant entre les deux pays, avait pour objectif de renforcer les mécanismes de coordination dans la lutte contre la criminalité transnationale et, surtout, contre l’immigration clandestine, un phénomène qui continue de préoccuper des deux côtés de la Méditerranée. La réunion, coprésidée par le directeur de la coopération au ministère algérien de l’Intérieur, des Collectivités locales et des Transports, et par la directrice générale des relations internationales et des migrations au ministère espagnol de l’Intérieur, s’est tenue en présence de plusieurs responsables et représentants des services de sécurité algériens et espagnols. Cette participation élargie illustre la volonté commune d’intensifier les échanges techniques et stratégiques dans le domaine sécuritaire.
Les discussions ont permis d’aborder plusieurs axes de collaboration, notamment le renforcement des dispositifs de formation, l’échange d’informations, et le perfectionnement des méthodes de lutte contre la criminalité organisée. Les représentants de l’Algérie et de l’Espagne ont également évoqué la nécessité d’adapter leurs actions face aux nouveaux défis liés à la falsification des documents de voyage, un outil souvent utilisé dans les réseaux de l’immigration clandestine. La coopération entre l’Algérie et l’Espagne s’oriente donc vers une approche globale, intégrant la prévention, la répression et la formation, afin de mieux cerner les circuits illicites qui alimentent ce phénomène.
Au cœur des débats, la question de l’immigration clandestine a occupé une place majeure. Les deux délégations ont souligné l’importance de la coordination pour démanteler les réseaux de passeurs qui exploitent la détresse humaine à des fins lucratives. Ces réseaux, opérant des deux côtés de la Méditerranée, sont souvent liés à d’autres formes de criminalité organisée, notamment le trafic d’êtres humains et le blanchiment d’argent. L’Algérie, confrontée à des départs clandestins de plus en plus fréquents, et l’Espagne, devenue l’une des principales portes d’entrée vers l’Union européenne, partagent une responsabilité commune dans la gestion de ce défi migratoire. C’est dans ce contexte que les responsables des deux pays ont convenu de renforcer leurs dispositifs de surveillance maritime et de partage d’informations afin d’anticiper les mouvements liés à l’immigration clandestine.
Cette rencontre de haut niveau s’inscrit également dans la continuité de l’accord signé le 15 juin 2008 entre l’Algérie et l’Espagne, un texte fondateur qui encadre la coopération bilatérale dans les domaines de la sécurité, de la lutte contre le terrorisme et contre la criminalité organisée. Depuis cette date, les deux pays ont multiplié les échanges et les initiatives communes, traduisant leur volonté d’agir de manière concertée face aux menaces régionales. L’immigration clandestine, devenue un enjeu à la fois humanitaire, économique et sécuritaire, exige une réponse coordonnée que les deux capitales semblent désormais décidées à mettre en œuvre avec plus de rigueur.
L’Algérie et l’Espagne ont également évoqué la dimension humaine de cette lutte. Il ne s’agit pas uniquement d’intercepter les migrants en mer ou de démanteler les réseaux, mais aussi de comprendre les causes profondes de cette immigration clandestine. Le dialogue a ainsi porté sur la coopération en matière de sensibilisation, de développement local et d’appui institutionnel, notamment dans les régions d’origine des candidats à la traversée. En associant approche sécuritaire et vision socio-économique, l’Algérie et l’Espagne espèrent freiner l’essor d’une immigration clandestine qui ne cesse d’évoluer dans ses formes et ses itinéraires.
Le climat de confiance qui caractérise les relations entre Alger et Madrid s’est encore renforcé à l’issue de cette réunion. Les deux parties ont réaffirmé leur engagement à poursuivre le travail commun, à échanger leurs expertises et à consolider les partenariats techniques. L’Algérie, qui occupe une position stratégique sur les routes migratoires méditerranéennes, et l’Espagne, située en première ligne des flux migratoires vers l’Europe, sont désormais liées par un objectif commun : transformer leur coopération en une véritable alliance contre l’immigration clandestine.
À travers cette rencontre, l’Algérie et l’Espagne montrent qu’elles ne se contentent plus de simples déclarations d’intention. Elles passent à l’acte, concrétisant leur partenariat par des engagements concrets et mesurables. Le renforcement de la coordination sécuritaire, la formation conjointe des agents, l’échange d’informations et la mise en place de dispositifs de prévention constituent autant d’outils pour endiguer l’immigration clandestine. En consolidant leur coopération dans ce domaine, l’Algérie et l’Espagne envoient un signal fort : la lutte contre l’immigration clandestine passe désormais par une action commune, structurée et durable.