Algérie, actualités – Le 10 avril 2025 marque un tournant significatif dans la stratégie régionale de lutte contre l’immigration clandestine. Ce jour-là, le ministre algérien de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, s’est rendu à Naples, en Italie, pour participer à une réunion de coordination quadripartite cruciale. Organisée à l’initiative du ministre italien de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, cette rencontre internationale a réuni autour d’une même table les représentants de l’Algérie, de l’Italie, de la Tunisie et de la Libye, quatre pays directement concernés par les flux migratoires qui traversent la Méditerranée.
Ce sommet de haut niveau s’inscrit dans une démarche pragmatique et concertée face à une problématique devenue centrale dans les relations entre le Nord et le Sud de la Méditerranée. Le phénomène migratoire, en particulier sous sa forme irrégulière, continue de poser d’importants défis sécuritaires, humanitaires et géopolitiques. Les côtes italiennes, régulièrement atteintes par des embarcations de fortune chargées de migrants en quête d’un avenir meilleur, ne sont que la partie visible d’un réseau complexe alimenté par la précarité, les conflits et les réseaux criminels spécialisés dans la traite des êtres humains.
La participation de Brahim Merad à cet événement stratégique à Naples illustre l’engagement actif de l’Algérie dans les discussions régionales sur ce dossier sensible. Le communiqué officiel du ministère de l’Intérieur algérien précise que cette rencontre constitue une opportunité pour évaluer l’état actuel de la coopération sécuritaire entre les quatre États présents. Depuis la précédente réunion tenue en mai de l’année passée, plusieurs initiatives communes ont été mises en œuvre, tant sur le plan opérationnel que logistique. Ces efforts ont porté notamment sur le renforcement des contrôles frontaliers, l’échange d’informations en temps réel et l’identification des filières de passeurs.
La réunion de Naples vise également à faire le point sur l’efficacité de ces mesures dans un contexte en constante évolution. En effet, les itinéraires migratoires changent fréquemment en réponse aux opérations de sécurisation, rendant indispensable une adaptation continue des stratégies. Par ailleurs, les situations politiques et économiques internes des pays d’origine ou de transit influencent directement les flux migratoires. La Libye, par exemple, reste un point névralgique de départ, tandis que la Tunisie est souvent perçue comme une étape intermédiaire. L’Algérie, de son côté, est confrontée à la double responsabilité d’être à la fois un pays de transit et un pays de départ pour certains migrants subsahariens.
Durant cette rencontre à Naples, les discussions se sont focalisées sur la mise en œuvre de mécanismes durables, conjuguant rigueur sécuritaire et respect des droits humains. Si la lutte contre la criminalité transfrontalière demeure une priorité, notamment contre les réseaux de trafiquants, les représentants des quatre pays ont aussi souligné l’importance de solutions structurelles, telles que le développement socio-économique dans les régions d’origine, le soutien aux efforts de stabilisation politique, et l’amélioration des dispositifs d’accueil et de retour volontaire.
L’invitation adressée par l’Italie à ses partenaires du Maghreb traduit une volonté de dialogue et de partenariat fondé sur la responsabilité partagée. L’Algérie, par la voix de Brahim Merad, confirme ainsi sa disponibilité à s’inscrire dans une logique de coopération régionale, consciente que la gestion de l’immigration clandestine ne peut se limiter à une approche nationale ou sécuritaire. Elle exige une coordination transversale, impliquant aussi bien les institutions publiques que les organisations internationales, les forces de sécurité que les acteurs de la société civile.
À l’heure où les enjeux migratoires occupent une place centrale dans les agendas politiques européens et africains, la présence algérienne à Naples s’impose comme un signal fort. Il ne s’agit pas uniquement de répondre à une urgence sécuritaire, mais d’initier une dynamique à long terme, fondée sur la concertation, la solidarité et l’anticipation. Cette démarche s’inscrit dans une perspective globale, où chaque pays, en assumant sa part de responsabilité, contribue à bâtir un espace méditerranéen plus stable, plus humain et plus solidaire.
Lire également :
Voyage en Algérie : une passagère « spéciale » entraine dans sa chute un responsable
France : des Algériens menacés avec la nouvelle amende de 150 euros
Impot Gouv, déclaration impot 2025 : voici toutes les nouveautés