Dans une démarche inédite visant à maîtriser les prix et garantir l’accès équitable aux moutons pour l’Aïd El-Adha, l’Algérie s’apprête à lancer la vente de bétail, issu d’une vaste opération d’importation, à un tarif unifié. Cette décision, prise au plus haut sommet de l’État, découle d’une instruction directe du président de la République, qui a ordonné l’importation d’un million de têtes de bétail en prévision de cette fête religieuse majeure. L’opération de vente débutera à partir de la dernière décade du mois d’avril, dans des conditions strictement encadrées.
Ce dispositif exceptionnel a été minutieusement préparé lors d’une réunion fermée présidée par le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Youcef Cherfa. Cette rencontre, organisée jeudi de la semaine précédente au siège du ministère, a réuni les directeurs des services agricoles, les responsables des entreprises publiques concernées ainsi que des représentants d’autres secteurs stratégiques. L’objectif de cette réunion : organiser une commercialisation fluide, transparente et sans heurts, à la lumière des expériences chaotiques de l’année écoulée.
Le ministre a ainsi formulé des directives fermes aux responsables locaux et institutionnels. Il a été ordonné de définir, dans chaque wilaya, des espaces spécifiques pour la vente des moutons issus de cette opération d’importation en Algérie. Ces lieux devront être identifiés à l’avance et dotés des moyens nécessaires pour accueillir les acheteurs dans de bonnes conditions. L’expérience de l’an passé, marquée par des scènes de désordre, de spéculation et d’irrégularités, ne doit pas se répéter.
Parmi les mesures phares adoptées figure la mise en place d’un prix unique pour l’ensemble des points de vente agréés. Ce tarif sera fixé ultérieurement par les hautes autorités du pays, mais il est d’ores et déjà établi qu’il sera identique sur l’ensemble du territoire. Chaque citoyen désireux d’acheter un mouton devra s’acquitter de ce montant unique auprès de l’organisme habilité, puis recevra directement sa bête. Cette procédure vise à couper court à toute tentative de spéculation ou de revente illégale.
Pour la mise en œuvre de ce dispositif, plusieurs entreprises publiques ont été mobilisées. La Société algérienne des viandes rouges, connue sous le nom d’Alviar, ainsi que le groupe Agrolog, via sa filiale Sarba, seront les principaux opérateurs de la vente directe. Ils établiront des points de vente agréés et accessibles dans plusieurs wilayas, offrant ainsi aux citoyens un circuit officiel et sécurisé pour l’achat de leur mouton de l’Aïd.
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Dans la foulée, de nombreuses administrations publiques ont commencé à recenser les employés intéressés par cette offre. Des correspondances ont été adressées aux différentes institutions exécutives pour leur demander de transmettre des listes nominatives comportant les noms, prénoms et numéros de téléphone des agents souhaitant acquérir un mouton importé. Ces listes devront être validées par les comités des œuvres sociales de chaque structure, afin de garantir la transparence et la régularité de l’opération.
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La réunion stratégique qui a posé les fondements de cette opération a également connu la participation de représentants du ministère des Transports ainsi que du wali d’Alger. Cette coordination intersectorielle témoigne de l’importance accordée à cette opération, considérée comme une mission d’intérêt national.
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En amont, le président de la République a instruit le lancement d’une consultation internationale pour sélectionner les pays fournisseurs de ce cheptel. Un cahier des charges strict est en cours de finalisation, avec des clauses précises sur la qualité du bétail, les délais de livraison, mais aussi un plafond tarifaire à ne pas dépasser. Cette vaste opération d’importation en Algérie s’inscrit dans une logique de régulation du marché et de protection du pouvoir d’achat des citoyens, tout en garantissant la disponibilité du mouton de l’Aïd à grande échelle.