Face aux défis croissants de congestion dans certains de ses ports, dans le cadre des opérations d’importation, l’Algérie a récemment mis en place des mesures pour optimiser la fluidité et l’efficacité du trafic maritime. Parmi les actions prises, deux initiatives majeures se démarquent : l’agrandissement du port de Djen-Djen, désormais capable d’accueillir des porte-conteneurs de très grande capacité, et le déroutement des navires vers des ports moins encombrés. Ces mesures visent non seulement à désengorger le port d’Alger, mais aussi à dynamiser le réseau portuaire algérien dans son ensemble.
Selon le transitaire algérien Transit Green Line, la situation actuelle est alarmante : plus d’une vingtaine de navires patienteraient en rade au port d’Alger, attendant leur tour pour être déchargés. Cette congestion entraîne des retards significatifs dans la logistique et pèse sur l’économie, retardant l’acheminement des marchandises vers leur destination finale. Cette congestion est particulièrement problématique, car elle engendre des coûts de stockage et de transport supplémentaires, que ce soit pour les entreprises locales ou pour les importateurs étrangers.
Importation en Algérie : la note du ministère des transports
Pour remédier à cette situation, le ministère des Transports algérien a publié une note officielle rappelant l’obligation de dérouter les navires vers des ports alternatifs en cas de saturation. La directive, datée du lundi 4 novembre et signée par le directeur de la marine marchande, a été adressée au président de l’Association professionnelle des agents maritimes algériens (APAMA). Cette communication renforce le message d’un engagement étatique ferme pour dénouer les goulots d’étranglement dans le secteur portuaire.
Dans cette note, le ministère rappelle aux consignataires de navires leur responsabilité en cas de congestion au port d’arrivée initial. Il est désormais de leur devoir d’informer les armateurs pour réorienter les navires vers des ports plus disponibles, contribuant ainsi à alléger la pression sur les ports principaux, tels que celui d’Alger. Cette directive vise à instaurer une meilleure répartition du trafic maritime sur les ports de l’ensemble du pays, permettant ainsi d’éviter les délais prolongés et de fluidifier les flux de marchandises.
L’agrandissement du port de Djen-Djen constitue également un atout stratégique pour l’Algérie dans sa volonté d’optimiser son infrastructure portuaire. Situé à Jijel, à l’est du pays, ce port est désormais en mesure de recevoir des navires trois fois plus grands qu’auparavant, grâce aux récents travaux d’extension et de modernisation. Cette capacité d’accueil accrue devrait permettre de mieux gérer les arrivées massives de marchandises, en particulier les conteneurs, qui constituent une part importante du commerce extérieur algérien. En renforçant les capacités du port de Djen-Djen, l’Algérie espère réduire la pression exercée sur Alger et encourager une meilleure répartition des arrivées de marchandises sur l’ensemble du territoire.
Cette politique de répartition des escales relatives aux opérations d’importation en Algérie pourrait, à terme, transformer la dynamique économique autour des ports algériens. En déchargeant Alger et en redirigeant une partie du trafic vers des ports plus périphériques, l’Algérie favorise le développement économique de régions moins industrialisées. Djen-Djen, par exemple, pourrait devenir un nouveau hub de distribution pour la région est, renforçant ainsi l’attractivité économique et logistique de Jijel. Cette décentralisation du trafic portuaire, en plus de désengorger Alger, contribuerait à une plus grande homogénéité dans le développement des infrastructures sur l’ensemble du territoire.
L’enjeu est de taille : le secteur du transport maritime représente une part cruciale de l’économie algérienne, notamment en matière d’importations. En effet, la majorité des produits de consommation et des équipements industriels arrive par voie maritime, ce qui rend la fluidité des ports essentielle au bon fonctionnement de l’économie nationale. À cela s’ajoute la nécessité de renforcer la compétitivité de l’Algérie face à des voisins tels que le Maroc et la Tunisie, qui investissent également massivement dans leurs infrastructures portuaires pour attirer les investissements internationaux.
L’Algérie se montre ainsi résolue à rationaliser son réseau portuaire, bien consciente que la modernisation de ses infrastructures et la décongestion des zones les plus saturées sont essentielles pour attirer davantage de partenaires commerciaux et de flux d’importations. L’agrandissement de Djen-Djen, associé à une politique de répartition des escales, s’inscrit dans cette volonté de transformer l’Algérie en un acteur incontournable du commerce maritime méditerranéen.
À mesure que ces mesures seront mises en place, elles pourraient bien redéfinir le rôle des ports algériens dans le commerce international. L’avenir montrera si ces efforts seront suffisants pour mettre fin aux files d’attente interminables dans le port d’Alger et offrir une infrastructure portuaire moderne et efficace, adaptée aux besoins d’une économie en pleine expansion.
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