Importation en Algérie : un délai d’une semaine accordé

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Les autorités du commerce en Algérie ont récemment mis en place une mesure urgente qui concerne les importateurs opérant sur le marché national. Un délai d’une semaine a été donné aux acteurs économiques pour prouver que les marchandises qu’ils ont importées sont bien arrivées sur le marché. Cette décision vise à renforcer la régulation des opérations d’importation, notamment pour ceux qui détiennent des licences telles que la « domiciliation bancaire » ou celles délivrées par l’Agence nationale pour la promotion du commerce extérieur (ALGEX). Ces licences avaient été suspendues en avril dernier, et il est désormais impératif que les importateurs régularisent leur situation dans les plus brefs délais. L’objectif de cette mesure est de garantir l’entrée effective des produits sur le marché et de contrôler le bon déroulement des opérations d’importation en Algérie.

Les importateurs concernés doivent fournir des preuves de l’entrée des marchandises sur le territoire national et justifier de la bonne réalisation de leurs opérations d’importation en Algérie. Cette action intervient dans un contexte où le gouvernement algérien met en place une série de mesures visant à stabiliser le marché intérieur, en particulier en ce qui concerne les produits de première nécessité. La régulation de l’importation de ces produits est essentielle pour éviter les phénomènes de spéculation et de pénurie qui pourraient affecter les prix et la disponibilité des biens sur le marché.

Les licences d’importation octroyées entre le 1er janvier et le 31 mars 2025 étaient destinées à permettre l’introduction directe de marchandises en Algérie, en vue de renforcer l’offre et de réguler les prix. Cependant, des informations obtenues par Echorouk ont révélé que certains importateurs n’ont pas respecté leurs engagements, notamment en ce qui concerne la domiciliation bancaire ou l’introduction effective des produits. Face à cette situation, les autorités ont réagi en imposant des mesures strictes pour s’assurer que les objectifs de régulation du marché soient atteints.

Dans cette optique, des directions de commerce de plusieurs wilayas telles que Oran, Oum El Bouaghi, Blida, et Sétif ont exigé que les importateurs soumettent des documents prouvant la réalisation de leurs importations. Par exemple, la Direction du Commerce d’Oran a demandé que les importateurs remettent tous les documents nécessaires avant le 12 mai, sous peine de voir leurs opérations d’importation annulées. Parmi les documents requis figurent la copie de la licence ALGEX, la facture de domiciliation bancaire, la licence d’entrée des produits, et, le cas échéant, un certificat de non-domiciliation bancaire.

Dans d’autres wilayas comme Oum El Bouaghi, les importateurs ont été invités à se rendre directement à la Direction du Commerce ou aux inspections régionales, munis de documents détaillés pour chaque importation, tels que les factures d’achat, les documents de transport, et la situation des stocks et des ventes jusqu’à la fin avril 2025. À Sétif, les opérateurs doivent soumettre leurs dossiers par voie électronique en format PDF avant le 13 mai, tandis qu’à Blida, les importateurs sont invités à mettre à jour leurs informations sur un tableau numérique en ligne, accompagnées des copies des factures et des licences d’entrée des produits avant le 14 mai.

Ces actions font partie d’une restructuration plus large du système de commerce extérieur en Algérie. En effet, le gouvernement a décidé de dissoudre l’ALGEX, l’agence responsable de la promotion du commerce extérieur, sur les instructions du président Abdelmadjid Tebboune, suite à l’inefficacité de cette agence. L’ALGEX avait été critiquée pour son manque de réactivité et pour être devenue un obstacle à la fluidité des échanges commerciaux internationaux. Dans son remplacement, deux nouvelles entités seront mises en place pour mieux gérer les opérations d’importation et d’exportation.

Les mesures actuelles s’inscrivent dans un cadre plus vaste de politique économique visant à renforcer l’approvisionnement du marché national en produits essentiels. Le président de la République a souligné à plusieurs reprises l’importance de garantir une bonne régulation du marché intérieur, notamment en matière d’importation. Ces efforts s’inscrivent également dans une volonté de lutter contre les manipulations et les pratiques illégales liées à l’importation. En effet, certains importateurs obtiennent des licences sans effectuer réellement les opérations d’importation, ce qui nuit à l’économie et perturbe le bon fonctionnement du marché.

Ainsi, la politique actuelle du gouvernement algérien vise à assurer un contrôle plus strict sur les opérations d’importation afin de maintenir un marché stable, avec des prix maîtrisés et des produits essentiels disponibles pour la population.