Importation en Algérie : une interdiction levée

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L’importation en Algérie vient de connaître un tournant décisif avec l’annonce officielle du ministère du Commerce en date du 25 août 2025. Les directions du commerce ont reçu une correspondance signée par le secrétaire général du ministère, apportant de nouvelles instructions relatives au traitement des dossiers d’importation de six catégories précises de lubrifiants et d’huiles automobiles. Jusqu’ici, l’importation de ces produits était strictement interdite, sauf pour l’entreprise publique Naftal qui disposait d’un monopole exclusif. Désormais, les règles changent et cette ouverture introduit une nouvelle dynamique dans le secteur.

Le ministère a décidé de lever partiellement cette restriction en autorisant les industriels à procéder à l’importation en Algérie de ces produits, à condition qu’ils soient utilisés uniquement comme intrants dans le processus de production. Cette décision constitue une mesure ciblée, destinée à répondre aux besoins réels des opérateurs économiques qui dépendent de ces lubrifiants pour assurer le bon fonctionnement de leurs chaînes de production. Dans le même contexte, le ministère a aussi ordonné que toutes les cargaisons de ces produits, dont les factures d’importation avaient été domiciliées avant le 15 juillet 2025, puissent être introduites sur le territoire national sans entrave, même si l’interdiction générale était déjà en vigueur à cette date.

La correspondance, consultée par Echorouk, se réfère explicitement à deux instructions antérieures : l’instruction n°1222 du 17 juin 2025 et l’instruction n°1427 du 7 juillet 2025. Ces textes prévoyaient l’obligation pour les inspections frontalières de bloquer l’entrée de plusieurs catégories de lubrifiants. Le monopole de leur importation avait été confié exclusivement à Naftal. Toutefois, la nouvelle directive vient assouplir ce dispositif pour répondre à des besoins industriels jugés stratégiques.

La liste des produits concernés a été actualisée dans une note datée du 7 juillet 2025. Elle regroupe plusieurs rubriques tarifaires précises : la rubrique 2710.19.39.10 qui concerne les huiles de graissage et de lubrification, la rubrique 2710.19.37.00 portant sur l’huile de laminage destinée à l’industrie sidérurgique, l’huile isolante destinée aux transformateurs et aux disjoncteurs électriques, la rubrique 3403.99.10.00 concernant les préparations lubrifiantes destinées à réduire les frictions entre les pièces mobiles des machines, véhicules ou avions, la rubrique 3403.19.21.00 portant sur des préparations lubrifiantes similaires destinées à un usage industriel et au transport, la rubrique 3819.00.22.10 relative aux fluides prêts à l’emploi pour les systèmes de transmission hydraulique des véhicules, ainsi que la rubrique 3819.00.11.10 qui concerne les fluides de freins hydrauliques utilisés dans les véhicules.

Cette nouvelle orientation est le résultat des recommandations issues de la réunion de coordination organisée le 14 août 2025. Lors de cette rencontre, les participants ont constaté que Naftal, seule entreprise habilitée jusque-là à importer ces produits, n’était pas en mesure de répondre à la demande croissante, que ce soit en termes de volumes disponibles ou de caractéristiques techniques. Face à cette situation, il a été décidé de permettre aux opérateurs économiques évoluant dans le domaine de la production industrielle de recourir à l’importation en Algérie de ces lubrifiants pour un usage strictement professionnel.

En pratique, cette mesure vise à éviter toute pénurie susceptible de perturber le fonctionnement des entreprises. Les industriels pourront désormais sécuriser leurs approvisionnements et garantir la continuité de leurs activités sans dépendre exclusivement de Naftal. L’autorisation spéciale accordée pour l’importation en Algérie de ces catégories de produits marque donc une adaptation pragmatique de la réglementation.

Le ministère du Commerce souligne par ailleurs que cette décision n’est pas une ouverture totale du marché, mais un aménagement temporaire et encadré. Elle permet d’organiser le marché national en veillant à la disponibilité des produits essentiels, tout en assurant un équilibre entre les besoins des industriels et la régulation de l’offre. En autorisant l’introduction des cargaisons déjà domiciliées avant le 15 juillet 2025, les autorités évitent également des blocages financiers et logistiques pour les opérateurs qui avaient déjà engagé des transactions avant l’entrée en vigueur des instructions restrictives.