Un important incendie a éclaté Lundi 7 avril dans un centre de tri de déchets situé dans le 17e arrondissement de Paris, provoquant une onde de choc bien au-delà des limites du quartier. Le site, géré par le Syctom, organisme en charge du traitement des déchets pour une large partie de l’Île-de-France, est aujourd’hui totalement hors service. Ce sinistre n’a pas seulement des conséquences écologiques et logistiques, il touche également de nombreux habitants, parmi lesquels un grand nombre de ressortissants algériens établis dans les zones concernées. La situation soulève d’importantes questions quant à l’organisation future de la collecte des déchets dans plusieurs communes franciliennes.
L’incendie s’est déclaré aux alentours de 19h30, au moment où 31 personnes se trouvaient à l’intérieur du bâtiment à Paris. Par chance, aucune victime n’est à déplorer, mais les dégâts matériels sont considérables. L’infrastructure, qui s’étendait sur 13 000 m² répartis sur quatre niveaux, a été ravagée par les flammes. Plusieurs explosions, causées par des bouteilles de gaz présentes sur le site, ont amplifié le sinistre. Les pompiers ont lutté des heures durant pour maîtriser le feu, alors qu’un immense panache de fumée était visible dans le ciel parisien. Les premières analyses, selon le préfet de police Laurent Nuñez, n’ont révélé aucune toxicité dans l’air, ce qui a permis d’éviter un scénario sanitaire plus grave. Le feu serait parti d’une zone de stockage de journaux et papiers, selon les premières déclarations du maire du 17e arrondissement, Geoffroy Boulard.
Ce centre, mis en service en 2019 pour un coût avoisinant les 70 millions d’euros, traitait annuellement jusqu’à 45 000 tonnes de déchets, soit l’équivalent de ce que produisent plus de 900 000 habitants. Il jouait un rôle crucial dans le dispositif de tri sélectif pour Paris intra-muros ainsi que pour plusieurs communes de la Seine-Saint-Denis et des Hauts-de-Seine. Son arrêt brutal a nécessité une réorganisation immédiate des circuits de collecte et de traitement.
Le Syctom a réagi dès la soirée même, annonçant une redistribution des flux vers d’autres centres de tri. Les déchets issus des quatre arrondissements parisiens desservis seront désormais acheminés vers le centre de tri de Romainville, situé en Seine-Saint-Denis. Pour les villes des Hauts-de-Seine comme Neuilly-sur-Seine, Levallois-Perret et Clichy, c’est le centre de Nanterre qui prend le relais. En ce qui concerne les communes de Seine-Saint-Denis fortement touchées – Saint-Ouen-sur-Seine, Aubervilliers, L’Île-Saint-Denis, Saint-Denis, Épinay-sur-Seine et Villetaneuse – une solution temporaire a été trouvée avec un site privé localisé au Blanc-Mesnil, dont le nom n’a pas été divulgué.
Ces villes, où résident de nombreux Algériens, sont directement impactées par ces perturbations. À Saint-Denis, Aubervilliers ou encore Villetaneuse, une grande part de la population est issue de la communauté algérienne, souvent très active dans les quartiers populaires et les structures associatives locales. Pour beaucoup, ce genre d’incident engendre des complications concrètes dans la vie quotidienne, notamment en matière d’hygiène urbaine, d’organisation des ramassages et de risques sanitaires en cas de forte chaleur ou de retards prolongés.
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Face à ce énorme incendie qui s’est déclenché à Paris, le Syctom a mis en place ce qu’il appelle un « plan alternatif de traitement des flux ». L’objectif est de pallier à l’arrêt complet du site sinistré tout en garantissant la continuité du service public dans les mois à venir. Il faudra néanmoins plusieurs semaines, voire plusieurs mois, avant qu’un retour à la normale soit envisageable, d’autant plus que le site détruit constituait un maillon central du réseau de tri de l’agglomération parisienne.
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Interrogé sur BFMTV, Corentin Duprey, président du Syctom, a souligné que les départs de feu dans les centres de tri ne sont pas rares, évoquant même des « centaines dans l’année » sur l’ensemble de la métropole du Grand Paris. Néanmoins, l’ampleur de ce sinistre particulier remet en question la sécurité des installations de traitement des déchets, ainsi que leur vulnérabilité face à des incidents qui peuvent avoir des répercussions massives sur les territoires desservis.
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Cet incendie met en lumière non seulement la fragilité de certaines infrastructures critiques, mais aussi la vulnérabilité des populations les plus exposées, parmi lesquelles figurent de nombreux Algériens établis en région parisienne. En attendant une solution pérenne, l’heure est à l’urgence logistique, à la coordination entre collectivités et à la mise en œuvre de réponses efficaces pour éviter que cette catastrophe industrielle ne se transforme en crise sanitaire.