L’Algérie s’impose en 2025 comme un acteur émergent dans la compétition mondiale autour de l’intelligence artificielle (IA), selon l’Indice mondial publié par The Observer. Si la course à l’IA est dominée par des géants comme les États-Unis et la Chine, le classement 2025 révèle une surprise notable : l’Algérie se positionne en tête du Maghreb et se classe neuvième dans le monde arabe, un résultat qui illustre la volonté stratégique du pays de s’inscrire dans le développement technologique régional et mondial.
L’Indice mondial 2025 sur l’intelligence artificielle évalue 93 pays à travers 108 indicateurs provenant de 24 sources, publiques et privées, et repose sur sept piliers essentiels : talent, infrastructure, environnement opérationnel, innovation-recherche, développement, commercialisation et stratégie gouvernementale. Dans ce panorama, l’Algérie occupe la 65ᵉ place mondiale, avec des performances contrastées selon les axes analysés.
En matière de talent, le pays se situe à la 62ᵉ position, reflétant une disponibilité modérée de spécialistes capables de concevoir et d’exploiter des solutions d’IA. L’infrastructure, un domaine stratégique pour soutenir l’essor numérique, est encore un point faible, avec la 77ᵉ place mondiale, en raison d’un déficit notable en capacités de calcul haute performance, semi-conducteurs et puissance électrique dédiée aux usages numériques. L’environnement opérationnel se situe à la 78ᵉ place, traduisant une adoption sociétale encore timide et un public hésitant face aux technologies intelligentes.
Malgré ces défis, l’Algérie affiche une dynamique encourageante dans la recherche et l’innovation, avec une 69ᵉ position mondiale. Les universités et centres de recherche nationaux commencent à se structurer pour accompagner les initiatives publiques et privées, mais restent en retrait par rapport aux leaders régionaux. Le développement concret d’applications d’IA et la commercialisation de produits technologiques sont encore embryonnaires, avec respectivement les 74ᵉ et 86ᵉ places mondiales, illustrant un écosystème entrepreneurial encore limité.
Le véritable point fort de l’Algérie réside dans sa stratégie gouvernementale, évaluée à la 30ᵉ place mondiale. Le rapport souligne la clarté des plans nationaux, qui placent le pays dans le premier tiers mondial en termes de vision et d’orientation politique pour l’intelligence artificielle. Cette approche proactive permet à l’Algérie de se démarquer au Maghreb et de créer des bases solides pour rattraper progressivement son retard technologique.
À l’échelle mondiale, la course reste dominée par les États-Unis et la Chine, alimentée par des investissements colossaux et des écosystèmes de recherche et d’innovation bien structurés. Les financements privés représentent désormais 77 % des investissements en IA générative, avec des entreprises comme OpenAI dépensant jusqu’à cinq milliards de dollars par an. L’Europe recule, tandis que l’Asie, portée par la Corée du Sud, Taïwan et les Émirats arabes unis, progresse rapidement.
Pour l’Algérie, cette reconnaissance dans l’Indice mondial 2025 marque un signal fort : le pays est désormais un acteur à surveiller dans la course technologique internationale. En combinant stratégie gouvernementale et montée en compétences scientifiques, l’Algérie se positionne comme le leader régional de l’intelligence artificielle, offrant un modèle pour le développement numérique en Afrique du Nord.