Le paysage technologique mondial connaît une transformation rapide et radicale, et l’intelligence artificielle (IA) est sans aucun doute au cœur de cette révolution. Alors que de nombreuses nations cherchent à s’impliquer dans cette dynamique, un rapport récent publié par le site britannique Oxford Insights nous plonge dans l’évaluation des progrès réalisés par 188 pays dans la préparation à l’IA.
Sur la base de 40 indicateurs répartis en trois catégories principales – gouvernance, infrastructures et technologies – cet indice met en lumière des contrastes marquants entre les nations, notamment dans la région du Maghreb. L’Algérie, malgré son potentiel stratégique, se voit reléguée au 115ᵉ rang mondial, laissant derrière elle le Maroc et la Tunisie, respectivement classés 88ᵉ et 94ᵉ. Cette hiérarchie soulève de nombreuses questions sur la manière dont ces pays abordent la révolution numérique et la place de l’Algérie dans cette course.
L’indice de préparation à l’IA, mis en place par Oxford Insights, ne se contente pas de mesurer les capacités techniques d’un pays. Il évalue aussi la façon dont l’intelligence artificielle est perçue et intégrée dans les processus gouvernementaux et administratifs. L’objectif est de comprendre dans quelle mesure chaque nation est prête à exploiter les possibilités offertes par l’IA pour améliorer ses services publics et relever les défis socio-économiques contemporains. Dans un monde de plus en plus digitalisé, cet indice est devenu un véritable baromètre pour les pays cherchant à se positionner comme leaders dans le domaine technologique.
En 2024, l’Algérie se retrouve donc à la 115ᵉ place mondiale, avec un score de 39,06 points, loin derrière ses voisins immédiats. Cette position est le reflet des efforts déployés, certes réels, pour moderniser les infrastructures numériques et développer un secteur technologique, mais elle met également en lumière les obstacles persistants auxquels le pays est confronté. Que ce soit en matière de gouvernance numérique, de formation des talents ou d’adaptation des cadres législatifs, l’Algérie semble devoir intensifier ses efforts pour suivre le rythme des nations les mieux préparées. Le pays peine encore à créer un environnement propice à l’innovation, ce qui explique son retard dans cette compétition technologique.
À l’opposé, le Maroc, avec une avance substantielle, occupe la 88ᵉ place, un score qui témoigne de sa politique proactive dans le développement de ses infrastructures numériques. La Tunisie, bien qu’un peu derrière le Maroc, a également fait des progrès significatifs dans l’intégration de l’IA. Classée 94ᵉ, avec un score de 42,62 points, elle a su mettre en place des réformes visant à moderniser ses infrastructures et à encourager l’innovation. Les autorités tunisiennes ont œuvré pour créer un environnement favorable à l’émergence de startups technologiques, tout en lançant des initiatives éducatives pour former une nouvelle génération de professionnels de l’IA. Ces efforts ont permis à la Tunisie de rattraper une partie de son retard, bien qu’elle demeure encore derrière des nations plus avancées comme le Maroc.
Dans ce contexte, l’Algérie semble avoir du chemin à parcourir pour atteindre les mêmes niveaux de préparation à l’IA que ses voisins. Les défis sont multiples : il y a la nécessité de moderniser les infrastructures existantes, de renforcer les capacités de recherche et de développement, mais aussi de favoriser l’émergence de talents locaux dans le domaine de l’intelligence artificielle. En outre, un cadre législatif adapté est essentiel pour permettre l’épanouissement de ce secteur. Le retard de l’Algérie dans cette course ne doit cependant pas être perçu comme un obstacle insurmontable, mais plutôt comme un appel à l’action. Avec une stratégie nationale ambitieuse et un investissement accru dans l’éducation et l’innovation, le pays pourrait combler cet écart dans les années à venir.
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