Interprète de « La Grinta » : comparé à Soolking, qui est le nouveau phénomène « Damsell » ?

DAMSELL LA GRINTA

Depuis quelque temps, un nom revient avec insistance sur les réseaux sociaux et dans les conversations des amateurs de musique kabyle contemporaine : Damsell. Né Karnoun Akli, également connu sous le prénom Matoub en hommage à Matoub Lounes, figure emblématique de la culture kabyle, ce jeune artiste est venu au monde le 25 juin 1998 à Boghni, dans la wilaya de Tizi Ouzou, soit précisément le jour où Matoub Lounes a perdu la vie. Ce clin d’œil symbolique de l’histoire n’a pas échappé à son entourage, et encore moins à son père, qui a tenu à marquer cette date en lui donnant ce prénom porteur de mémoire.

Damsell s’est progressivement imposé comme une figure montante de la scène musicale algérienne, en particulier kabyle. Chanteur, rappeur, musicien, mais aussi acteur, Damsell a construit son image sur une grande polyvalence artistique. Dans un univers où il faut sans cesse se réinventer, Damsell a réussi à se démarquer en fusionnant la musique kabyle traditionnelle avec des influences modernes et urbaines. Ce mélange lui confère une identité musicale propre, que certains n’hésitent pas à comparer à celle de Soolking, autre artiste algérien qui a su briser les frontières musicales. Cette comparaison revient souvent chez les fans, sans que cela ne vienne diminuer l’originalité du style que Damsell a façonné avec soin.

Parmi ses titres les plus populaires figurent « Lehlal-Iw », « D nek itt yebghan » et « Narnia ». Ces œuvres illustrent parfaitement l’équilibre que Damsell parvient à instaurer entre l’authenticité de la langue kabyle, les mélodies locales, et des arrangements contemporains influencés par le rap, le RnB ou encore la pop urbaine. À travers ses morceaux, Damsell offre une passerelle entre les générations, séduisant à la fois les jeunes et les amateurs de sonorités kabyles enracinées dans la tradition.

Mais Damsell, c’est aussi une présence marquée sur les réseaux sociaux, notamment Instagram et Tiktok, où il apparaît respectivement sous les pseudonymes @damsell_art et @damsell.art. Sur ces plateformes, il partage non seulement des extraits de ses créations musicales, mais aussi des moments de vie, des sessions de studio, et parfois même des reprises de titres d’autres artistes, qu’il adapte à sa manière avec une aisance qui force l’attention. Ces covers, loin d’être de simples copies, témoignent de sa capacité à s’approprier différents styles tout en conservant son empreinte vocale et artistique.

Récemment, Damsell a frappé fort avec la sortie d’une nouvelle vidéo, devenue virale en très peu de temps. En seulement deux semaines, cette dernière a accumulé 852 776 vues, un chiffre impressionnant qui confirme son ancrage dans le paysage musical numérique. Ce succès s’est également traduit par une utilisation massive du son dans des vidéos TikTok, preuve de la viralité de sa musique et de l’impact croissant qu’il exerce sur la jeune génération.

À travers ses chansons, son image, et sa stratégie de communication digitale, Damsell incarne une nouvelle façon de faire de la musique en Algérie. Il joue avec les codes, réinvente les genres, et surtout, il ose. Ce positionnement audacieux semble aujourd’hui porter ses fruits, puisque de plus en plus de médias et d’internautes s’intéressent à ce phénomène émergent. L’histoire retiendra peut-être que Damsell, en naissant le jour de la disparition d’une légende, a hérité d’un flambeau artistique qu’il porte désormais avec détermination.

Sans se contenter de surfer sur la vague, Damsell construit son parcours pas à pas, multipliant les projets, les collaborations, et les apparitions. Le succès de ses vidéos en ligne, l’enthousiasme qu’il suscite sur les plateformes et les écoutes répétées de ses titres montrent que ce jeune artiste kabyle n’est pas une étoile filante, mais bien une figure appelée à s’inscrire durablement dans le paysage culturel algérien.