Israël courtise un produit d’Algérie qu’elle n’aura jamais

touriste israélien Algérie Israël
Israël a récemment manifesté un intérêt pour l’importation de tomates en provenance d’Algérie, un produit de plus en plus prisé sur le marché international. L’Algérie, dont la production de tomates est reconnue pour sa qualité, voit ses exportations croître, notamment vers l’Europe. L’Espagne, par exemple, constate un afflux significatif de tomates en provenance d’Algérie, ce qui témoigne de la qualité et de la compétitivité de ce produit.

L’Algérie a su se faire une place sur le marché international de la tomate, notamment en raison de ses conditions climatiques et agricoles favorables, qui permettent une production abondante et de qualité. Le pays exporte chaque année une quantité croissante de tomates, et de plus en plus de pays européens se tournent vers l’Algérie pour diversifier leurs approvisionnements. Cette dynamique s’est renforcée avec la récente crise de l’approvisionnement en Israël.

En Israël, une pénurie de tomates a été partiellement causée par l’interdiction d’exportation imposée par la Turquie, un fournisseur traditionnel de tomates. En réponse à cette situation, Israël a cherché des alternatives d’approvisionnement, se tournant notamment vers des pays comme les Pays-Bas et la Pologne. Cependant, ces approvisionnements ont du mal à satisfaire la demande locale, d’où l’intérêt de certains acteurs israéliens pour les tomates algériennes, qu’ils jugent de très bonne qualité.

Des associations israéliennes de consommateurs, relayées par des médias français, ont exprimé leur déception quant à l’impossibilité d’importer des tomates algériennes, soulignant que ce produit serait une solution idéale pour compenser les pénuries locales. Selon ces associations, la qualité de la tomate algérienne est indéniable et pourrait répondre à une partie des besoins en Israël.

Cependant, il est important de noter que l’Algérie et Israël n’ont pas de relations diplomatiques officielles. L’Algérie ne reconnaît pas l’État d’Israël et maintient une politique de non-reconnaissance. En vertu de cette position, l’Algérie interdit l’entrée sur son territoire aux personnes munies d’un passeport israélien ou ayant un visa israélien. Ces restrictions géopolitiques empêchent la concrétisation de toute relation commerciale officielle entre les deux pays, y compris dans le domaine des exportations agricoles.

L’Algérie continue de concentrer ses efforts sur la diversification de ses partenaires commerciaux, principalement en Europe et en Afrique, afin de promouvoir ses produits agricoles. Le pays met également en place des programmes visant à renforcer sa production interne de produits stratégiques, dont le maïs, les oléagineux et les tomates, afin de réduire sa dépendance aux importations. L’exportation de tomates figure parmi les priorités de l’Algérie, et le pays cherche à maximiser son potentiel de production pour répondre à une demande croissante à l’international.

Tebboune : « L’Algérie prête à normaliser ses relations avec Israël » à une condition

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a récemment clarifié la position de l’Algérie concernant la normalisation des relations avec Israël. Interrogé par le média français L’Opinion le dimanche 2 février, le Chef de l’État algérien a affirmé que cette normalisation ne pourrait avoir lieu que le jour où un État palestinien sera créé, avec Jérusalem-Est comme capitale. Cette déclaration s’inscrit dans une ligne politique constante de l’Algérie, qui reste fermement attachée à la cause palestinienne et refuse toute relation avec Israël tant que cette condition fondamentale n’est pas remplie.

L’Algérie, depuis des décennies, a toujours maintenu une position rigide sur cette question. Elle a systématiquement rejeté toute relation diplomatique avec Israël, insistant sur le fait que la création d’un État palestinien souverain et indépendant est une condition préalable à toute normalisation. Abdelmadjid Tebboune a rappelé cette position en soulignant qu’elle correspond à l’histoire de la diplomatie algérienne, citant ses prédécesseurs, les présidents Chadli Bendjedid et Abdelaziz Bouteflika, qui avaient exprimé des vues similaires concernant Israël. Il a insisté sur le fait que la priorité de l’Algérie a toujours été de soutenir la création d’un État palestinien, indépendamment des évolutions diplomatiques ailleurs dans le monde.

Cette position en faveur de la Palestine distingue clairement l’Algérie des autres pays arabes qui, ces dernières années, ont choisi de normaliser leurs relations avec Israël. Sous l’impulsion des États-Unis, des accords de normalisation, appelés Accords d’Abraham, ont été signés entre Israël et plusieurs pays arabes, dont les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan. Ces accords ont permis l’établissement de relations diplomatiques entre Israël et ces nations. En revanche, l’Algérie a continuellement affirmé son soutien aux droits des Palestiniens et son engagement à ne pas établir de relations diplomatiques avec Israël tant qu’une solution juste au conflit israélo-palestinien ne sera pas trouvée.

Ce soutien à la cause palestinienne repose sur des principes historiques et idéologiques profondément ancrés dans la politique étrangère algérienne. Depuis son indépendance en 1962, l’Algérie a été un fervent défenseur de la cause palestinienne, soutenant les Palestiniens dans leurs revendications au sein des forums internationaux comme la Ligue arabe et l’ONU. L’Algérie considère le soutien à la Palestine non seulement comme un engagement moral, mais aussi comme une priorité stratégique, et ce soutien ne faiblit pas malgré les changements dans le paysage géopolitique du Moyen-Orient.

Sur le plan interne, cette position trouve un large écho au sein de la population algérienne. Le soutien au peuple palestinien est un sujet de consensus national, transcendant les divisions politiques du pays. Toute tentative de rapprochement avec Israël sans une résolution satisfaisante du conflit israélo-palestinien serait perçue comme une trahison par une grande partie de l’opinion publique. Cette sensibilité est d’autant plus forte dans un contexte où le soutien à la Palestine reste une cause mobilisatrice pour de nombreux Algériens.

La position de l’Algérie vis-à-vis de la normalisation avec Israël s’inscrit également dans un cadre régional plus large. Alors que certains pays arabes ont opté pour des rapprochements avec Israël, d’autres, à l’instar de l’Algérie, restent fermes sur leur position. L’Algérie soutient l’Initiative de paix arabe de 2002, qui conditionne la reconnaissance d’Israël à la création d’un État palestinien dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale. Cette position continue de marquer la diplomatie algérienne, malgré les pressions croissantes exercées par certains acteurs internationaux.

La déclaration de Tebboune met donc en évidence la ligne rouge de l’Algérie : pas de relations diplomatiques avec Israël sans la création d’un État palestinien indépendant. Si cette position reste fidèle aux principes algériens de soutien à la Palestine, elle risque également d’isoler le pays des nouvelles dynamiques diplomatiques en cours au Moyen-Orient. L’Algérie semble déterminée à maintenir sa politique de non-normalisation et à continuer de défendre les droits des Palestiniens, mais l’évolution future du conflit israélo-palestinien pourrait éventuellement conduire à un réexamen de cette approche.

Lire également :

Dinar, billets en Algérie : une Algérienne de France raconte sa « drôle de mésaventure »

L’Allocation touristique à 750 euros disponible dans 4 bureaux de change

Passagers algériens humiliés à Roissy et à Orly : la France réplique