Tebboune : « L’Algérie prête à normaliser ses relations avec Israël » à une condition
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a récemment clarifié la position de l’Algérie concernant la normalisation des relations avec Israël. Interrogé par le média français L’Opinion le dimanche 2 février, le Chef de l’État algérien a affirmé que cette normalisation ne pourrait avoir lieu que le jour où un État palestinien sera créé, avec Jérusalem-Est comme capitale. Cette déclaration s’inscrit dans une ligne politique constante de l’Algérie, qui reste fermement attachée à la cause palestinienne et refuse toute relation avec Israël tant que cette condition fondamentale n’est pas remplie.
L’Algérie, depuis des décennies, a toujours maintenu une position rigide sur cette question. Elle a systématiquement rejeté toute relation diplomatique avec Israël, insistant sur le fait que la création d’un État palestinien souverain et indépendant est une condition préalable à toute normalisation. Abdelmadjid Tebboune a rappelé cette position en soulignant qu’elle correspond à l’histoire de la diplomatie algérienne, citant ses prédécesseurs, les présidents Chadli Bendjedid et Abdelaziz Bouteflika, qui avaient exprimé des vues similaires concernant Israël. Il a insisté sur le fait que la priorité de l’Algérie a toujours été de soutenir la création d’un État palestinien, indépendamment des évolutions diplomatiques ailleurs dans le monde.
Cette position en faveur de la Palestine distingue clairement l’Algérie des autres pays arabes qui, ces dernières années, ont choisi de normaliser leurs relations avec Israël. Sous l’impulsion des États-Unis, des accords de normalisation, appelés Accords d’Abraham, ont été signés entre Israël et plusieurs pays arabes, dont les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan. Ces accords ont permis l’établissement de relations diplomatiques entre Israël et ces nations. En revanche, l’Algérie a continuellement affirmé son soutien aux droits des Palestiniens et son engagement à ne pas établir de relations diplomatiques avec Israël tant qu’une solution juste au conflit israélo-palestinien ne sera pas trouvée.
Ce soutien à la cause palestinienne repose sur des principes historiques et idéologiques profondément ancrés dans la politique étrangère algérienne. Depuis son indépendance en 1962, l’Algérie a été un fervent défenseur de la cause palestinienne, soutenant les Palestiniens dans leurs revendications au sein des forums internationaux comme la Ligue arabe et l’ONU. L’Algérie considère le soutien à la Palestine non seulement comme un engagement moral, mais aussi comme une priorité stratégique, et ce soutien ne faiblit pas malgré les changements dans le paysage géopolitique du Moyen-Orient.
Sur le plan interne, cette position trouve un large écho au sein de la population algérienne. Le soutien au peuple palestinien est un sujet de consensus national, transcendant les divisions politiques du pays. Toute tentative de rapprochement avec Israël sans une résolution satisfaisante du conflit israélo-palestinien serait perçue comme une trahison par une grande partie de l’opinion publique. Cette sensibilité est d’autant plus forte dans un contexte où le soutien à la Palestine reste une cause mobilisatrice pour de nombreux Algériens.
La position de l’Algérie vis-à-vis de la normalisation avec Israël s’inscrit également dans un cadre régional plus large. Alors que certains pays arabes ont opté pour des rapprochements avec Israël, d’autres, à l’instar de l’Algérie, restent fermes sur leur position. L’Algérie soutient l’Initiative de paix arabe de 2002, qui conditionne la reconnaissance d’Israël à la création d’un État palestinien dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale. Cette position continue de marquer la diplomatie algérienne, malgré les pressions croissantes exercées par certains acteurs internationaux.
La déclaration de Tebboune met donc en évidence la ligne rouge de l’Algérie : pas de relations diplomatiques avec Israël sans la création d’un État palestinien indépendant. Si cette position reste fidèle aux principes algériens de soutien à la Palestine, elle risque également d’isoler le pays des nouvelles dynamiques diplomatiques en cours au Moyen-Orient. L’Algérie semble déterminée à maintenir sa politique de non-normalisation et à continuer de défendre les droits des Palestiniens, mais l’évolution future du conflit israélo-palestinien pourrait éventuellement conduire à un réexamen de cette approche.
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