Le procureur général près la Cour d’Alger a demandé, le mardi 11 février 2025, un alourdissement des peines à l’encontre de l’ex-président du club de la Jeunesse Sportive de la Kabylie (JSK), Cherif Mellal, de son frère Ghilas, ainsi que de trois autres accusés, dans une affaire liée à des violations des lois de change et de transfert d’argent à l’étranger. Mellal et ses coaccusés ont comparu devant la Cour pénale de la chambre criminelle de la Cour d’Alger, faisant face à de lourdes accusations relatives à des infractions à la législation sur les mouvements de capitaux et de devises, le blanchiment d’argent et les produits issus d’activités criminelles, ainsi que la dissimulation de la nature et de la provenance des biens.
Les faits remontent à la période où Mellal dirigeait le club de football algérien, une époque marquée par une gestion controversée. Les autorités ont mis en lumière les manœuvres financières douteuses, qui incluraient des tentatives de transfert d’argent depuis les comptes du club vers l’étranger, sans justification apparente. Mellal a nié toutes les accusations lors de son interrogatoire, rejetant en bloc les accusations portées à son encontre. Selon ses déclarations, lorsqu’il a pris la tête de la JSK en 2017, le club était dans un état désastreux, risquant de descendre en division inférieure. Il a affirmé avoir investi de sa propre poche pour soutenir l’équipe pendant trois ans, jusqu’en 2021. Ces affirmations ont été rejetées par les enquêteurs, qui maintiennent que des fonds ont été transférés de manière illégale, sans justification.
Les autres accusés ont également rejeté les charges retenues contre eux et ont demandé leur acquittement. En conséquence, le juge a suspendu l’audience et a annoncé que la décision finale serait rendue le mardi 25 février 2025. Il est à noter qu’en octobre 2024, la Cour pénale économique et financière de Sidi M’Hamed avait déjà prononcé une peine de quatre ans de prison ferme et une amende dépassant les 224 millions de dinars algériens à l’encontre de Cherif Mellal, tandis que son frère Ghilas avait écopé de dix ans de prison ferme, ainsi qu’une amende similaire, et un mandat d’arrêt international a été émis à leur encontre. De plus, tous leurs biens immobiliers et meubles ont été saisis par les autorités.
Dans cette même affaire, un autre accusé, « Ch. Chafik », a été condamné à trois ans de prison ferme et une amende dépassant les 152 millions de dinars. Les entreprises de Cherif Mellal, impliquées dans l’affaire, ont également été condamnées à des amendes fermes allant de 12 millions de dinars pour deux sociétés à 32 millions de dinars pour une troisième société. De plus, chaque accusé reconnu coupable devra verser la somme de 100 millions de dinars à la trésorerie publique.
Cette affaire marque une étape importante dans la lutte contre la corruption et les abus de pouvoir dans les milieux sportifs en Algérie, mettant en lumière la manière dont certains dirigeants de clubs, autrefois influents, ont utilisé leur position pour détourner des fonds publics et privés à des fins personnelles. Bien que Cherif Mellal et les autres accusés continuent de nier leur implication dans les faits, les preuves présentées par le procureur montrent un schéma financier complexe et bien orchestré, reliant les transferts d’argent illicites aux activités de plusieurs entreprises liées au président déchu.
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