Lors de la deuxième Rencontre nationale avec les opérateurs économiques, qui s’est tenue hier, Kamel Moula, président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), a exprimé un sentiment partagé par de nombreux acteurs économiques du pays. Tout en saluant les réformes économiques mises en place par le président de la République, M. Moula a néanmoins attiré l’attention sur un problème persistant qui freine le développement de l’économie nationale : la bureaucratie. Pour lui, même si des progrès ont été réalisés ces dernières années, les opérateurs économiques continuent de faire face à des obstacles administratifs et financiers qui ralentissent la croissance.
Kamel Moula a mis en lumière plusieurs résultats positifs obtenus grâce aux réformes du président Tebboune. Selon lui, plus de 740 000 nouveaux emplois ont été créés au cours des deux dernières années, dont 82% grâce au secteur privé. Ce chiffre est présenté comme une preuve tangible de l’efficacité des réformes et de l’engagement des acteurs économiques à soutenir la politique du gouvernement. M. Moula a insisté sur le fait que ces résultats sont le fruit d’une stratégie intégrée visant à faire face aux défis économiques mondiaux tout en atteignant une croissance globale et durable. Selon lui, le développement économique actuel reflète les directives du président de la République, et les acteurs économiques, dans leur majorité, ont su se conformer à cette vision.
Cependant, en dépit de ces résultats encourageants, Kamel Moula a mis en garde contre les « freins bureaucratiques » qui continuent de nuire au bon déroulement de certains projets. Il a ainsi dénoncé l’incapacité de l’administration à répondre aux attentes des opérateurs économiques, malgré les efforts déployés par les autorités pour assouplir les démarches administratives. En effet, l’intervenant a fait référence aux lenteurs dans le traitement des dossiers administratifs, précisant que certains restent sans réponse, ce qui engendre des pertes économiques considérables. Cette situation empêche de nombreux projets de voir le jour et crée une insécurité juridique pour les investisseurs.
Kamel Moula a d’ailleurs pris le président de la République à témoin en soulignant que ce dernier avait lui-même dénoncé à plusieurs reprises la lenteur et l’incapacité de l’administration à suivre les réformes engagées. Il a ajouté que, malgré les améliorations apportées dans d’autres secteurs, la bureaucratie persiste et continue d’empêcher la relance de certains secteurs vitaux de l’économie. Ce constat est d’autant plus frustrant pour les opérateurs économiques qui, de leur côté, sont prêts à investir dans de nouveaux projets ou à étendre leurs activités existantes, mais se trouvent confrontés à des obstacles administratifs.
Un autre point soulevé par M. Moula concerne le rôle des établissements bancaires. Selon lui, ces institutions doivent accélérer le traitement des dossiers d’investissement et faire preuve de réactivité pour soutenir les projets économiques. Si les banques ne répondent pas assez rapidement aux demandes de financement, cela retarde encore davantage la réalisation des projets, notamment ceux liés à la production locale, qui pourrait être exportée dans plusieurs secteurs comme l’industrie pharmaceutique, l’agroalimentaire, l’électroménager, et même l’artisanat. Le président du CREA a également cité des secteurs spécifiques, tels que la production de ciment, d’hydrogène, d’engrais et de rond à béton, qui pourraient contribuer à la réduction de la facture des importations si l’administration et le secteur bancaire étaient plus efficaces.
Malgré ces difficultés, Kamel Moula n’a pas manqué de souligner les avancées réalisées dans certains domaines. Il a notamment salué les performances de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), qui a enregistré 13 712 projets d’investissement. Pour lui, cette agence a joué un rôle déterminant dans la dynamisation du marché économique et la création d’un environnement plus favorable à l’investissement. Toutefois, il a insisté sur la nécessité de renforcer l’accompagnement des entreprises nationales, notamment en créant des bureaux de liaison pour les entreprises algériennes à l’étranger, afin de soutenir les exportations hors hydrocarbures et de mettre en avant les produits phares du pays.
La situation actuelle, selon M. Moula, est donc paradoxale : si les réformes entreprises par le gouvernement permettent d’observer une nette amélioration de la croissance économique, des progrès substantiels dans certains secteurs, et une augmentation significative des emplois, la persistance des obstacles administratifs et des lenteurs bancaires reste un frein majeur au développement. En conclusion, l’intervention de Kamel Moula souligne l’importance d’une administration fluide et réactive pour concrétiser les ambitions économiques du pays et permettre à l’Algérie de s’imposer sur les marchés internationaux.
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