« Notre France, c’est celle de Mehdi et ses copains. » Cette phrase, lancée par François Ruffin lors d’un meeting à Montreuil, a rapidement fait réagir. Le député de la Somme, désormais en marge de La France insoumise, a profité de ce rassemblement pour exposer ses idées en vue de l’élection présidentielle de 2027. Parmi les mesures qu’il souhaiterait voir appliquées, l’une d’elles a particulièrement retenu l’attention : la suppression des contrôles d’identité.
Citant l’exemple de Mehdi, un jeune homme d’Amiens qu’il décrit comme constamment arrêté par la police pour un contrôle d’identité, François Ruffin a illustré son propos avec une litanie d’interpellations : « Dans sa Clio : arrêté. Il allait à l’entraînement : arrêté. Il en revenait : arrêté. Il allait à la mosquée : arrêté. En vélo : arrêté. » Le député a poursuivi en relatant un épisode où la mère du jeune homme, témoin d’un de ces contrôles depuis sa fenêtre, serait descendue, inquiète. Face à elle, les policiers auraient reconnu Mehdi et rassuré la mère en lui affirmant qu’ils connaissaient bien son fils, avant de préciser qu’il n’y avait « pas de soucis, c’est le footballeur. » De là, François Ruffin en a tiré une conclusion sans appel : « Bah alors, arrêtez de lui demander ses papiers. Notre France, c’est la fin des contrôles d’identité. » Une déclaration qui a immédiatement déclenché une salve d’applaudissements dans la salle.
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Au-delà de cette prise de position sur les contrôles d’identité, le député a également abordé un autre sujet qui divise : le port du voile dans le cadre scolaire. En prenant pour exemple Madame Saada, une mère de famille qui accompagne les élèves lors des sorties, vérifie les ceintures dans le bus et les goûters des enfants, François Ruffin a estimé que la République devrait la remercier plutôt que de l’empêcher de porter son voile. « Notre France, c’est Madame Saada, la maman de Aida qui accompagne les élèves à la piscine, vérifie les ceintures dans le bus et les goûters. Plutôt que de lui interdire de venir voilée, la République devrait la remercier, parce que notre France tient comme ça : par en bas. »
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Mais cette dernière phrase a suscité une polémique inattendue. L’utilisation du terme « par en bas » a été perçue par certains comme une manière de lier le port du voile à une condition sociale défavorisée. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes se sont interrogés sur cette tournure de phrase, critiquant une forme de paternalisme dans le discours du député. Le député LFI Aly Diouara n’a pas manqué de réagir avec ironie sur X, en déclarant : « Bah oui François Ruffin… Si vous portez un voile, vous faites forcément partie des gens d’en bas. Ces fameux gens d’en bas de Michel Barnier. Et surtout ne change rien. Le peuple de la droite rétrograde te regarde avec attention. »
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Dans un climat politique déjà marqué par de fortes tensions autour des questions d’identité et d’intégration, ces déclarations de François Ruffin ne sont pas passées inaperçues. Si certains saluent son engagement pour une France plus inclusive, d’autres y voient une récupération maladroite de problématiques complexes. Quoi qu’il en soit, le député de la Somme semble bien décidé à poursuivre son offensive politique en multipliant les prises de parole chocs, quitte à susciter la controverse.