La DZ Mafia, une organisation criminelle redoutée, continue de susciter l’inquiétude des services de renseignement français. Connue pour son emprise totale sur le trafic de stupéfiants à Marseille, elle diversifie désormais ses activités, notamment dans le racket en bande organisée. Ce changement de cap, qualifié de « dérive expansionniste » par une note du Sirasco, révèle une stratégie audacieuse et inquiétante. Les membres de la DZ Mafia s’attaquent non seulement à leurs rivaux issus du narcobanditisme, mais étendent également leurs activités à des secteurs variés tels que les restaurateurs, les gérants de boîtes de nuit ou encore les figures du milieu artistique.
Le racket s’impose comme un axe majeur de diversification. Des restaurateurs, des promoteurs d’événements et même des artistes sont ciblés. Refuser de se plier aux exigences de l’organisation entraîne des représailles brutales, allant des menaces de mort aux incendies criminels, en passant par des attaques armées. Une illustration frappante de cette méthode est l’affaire impliquant le rappeur SCH. En août 2024, une attaque à l’arme de guerre visait ses proches à La Grande-Motte, après que l’artiste ait résisté aux pressions exercées par la DZ Mafia pendant plus d’un an. Ces événements ont conduit à l’arrestation de 22 individus, dont 16 ont été placés en détention provisoire.
Les méthodes violentes de la DZ Mafia ne se limitent pas à ces cas spectaculaires. L’organisation n’hésite pas à recourir à des pratiques dignes du banditisme traditionnel, comme la mise sous contrôle d’établissements nocturnes. À titre d’exemple, la boîte de nuit « Le First », située à Cabriès, a fait l’objet d’une tentative d’appropriation par l’organisation. Les criminels cherchaient à y imposer un agent de sécurité et un gestionnaire d’artistes, tout en exigeant un paiement de 300 000 euros. Cette affaire a mis en lumière des liens potentiels entre la DZ Mafia et la criminalité organisée corse, bien que ces connexions restent à confirmer selon les enquêteurs.
L’influence de la DZ Mafia s’étend également au-delà des sphères économiques et criminelles habituelles. Les membres de l’administration pénitentiaire sont devenus des cibles, démontrant le sentiment d’impunité croissant de l’organisation. Des agressions contre des surveillants pénitentiaires, ainsi que des tentatives d’intimidation, telles que l’incendie de domiciles privés, témoignent de la gravité de la situation. En décembre dernier, deux individus ont été arrêtés à proximité du domicile d’un responsable de la détention aux Baumettes, équipés d’une arme chargée et de cagoules. Ces faits inquiétants sont directement imputés à un leader de la DZ Mafia, actuellement incarcéré dans cette même prison.
L’organisation s’appuie sur une structure solide et une capacité de recrutement impressionnante. Elle attire des membres issus de divers horizons, y compris de la région parisienne, ce qui renforce son pouvoir d’expansion. La note du Sirasco souligne que cette montée en puissance de la DZ Mafia menace de marginaliser le banditisme traditionnel, autrefois dominant à Marseille. En adoptant des pratiques agressives et en investissant de nouveaux secteurs, l’organisation redéfinit les contours du paysage criminel local.
Malgré les efforts déployés par les forces de l’ordre, la DZ Mafia demeure une menace complexe et difficile à contenir. Avec des chefs opérant parfois depuis leur cellule et une influence croissante sur plusieurs secteurs d’activité, l’organisation pose un défi majeur aux autorités françaises. Le temps presse pour freiner cette ascension, et des moyens renforcés sont nécessaires pour endiguer cette vague de criminalité organisée. La lutte contre la DZ Mafia représente bien plus qu’une simple bataille contre le crime : c’est un combat pour protéger l’équilibre économique, social et institutionnel de la région marseillaise et au-delà.
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