L’aéroport international d’Alger, nommé Houari Boumédiène, est l’un des lieux les plus emblématiques de la capitale algérienne. Outre son rôle primordial en tant que plaque tournante pour les voyageurs nationaux et internationaux, il est également au cœur d’une polémique croissante concernant les prix pratiqués dans ses établissements. Ce n’est pas tant l’efficacité de l’aéroport qui est en question, mais plutôt la cherté de la nourriture dans ses restaurants et snacks.
« L’aéroport international d’Alger, c’est le restaurant des riches. J’ai mangé un croque-monsieur à 600 dinars, quatre tranches de pizza à 500 dinars au total, et une canette Hamoud à 350 dinars », a confié un voyageur à la rédaction de DNAlgérie. Cette déclaration reflète un sentiment partagé par bon nombre de voyageurs. La hausse des prix dans les aéroports est un phénomène global, mais à Alger, cela semble être devenu un sujet particulièrement sensible.
Pour un grand nombre d’Algériens, les coûts à l’aéroport d’Alger ne correspondent pas au pouvoir d’achat moyen. Un croque-monsieur à 600 dinars peut sembler anodin dans certains pays européens, mais en Algérie, où le salaire minimum est d’environ 20 000 dinars par mois, ces tarifs apparaissent comme disproportionnés. Les prix élevés ne se limitent pas à la nourriture. Les boissons, les cafés et même l’eau en bouteille sont facturés bien au-delà des prix pratiqués en dehors de l’aéroport.
Les voyageurs, surtout ceux qui doivent attendre plusieurs heures entre deux vols, se retrouvent souvent captifs de ces prix. Les commerces présents au sein de l’aéroport semblent en profiter, justifiant parfois ces tarifs par les coûts d’exploitation élevés dans un lieu aussi stratégique. Mais pour les clients, cela ressemble davantage à une exploitation du besoin.
Un luxe accessible à une minorité
« L’aéroport est devenu un espace pour les riches, les voyageurs lambda n’ont pas les moyens de se nourrir correctement sans exploser leur budget », ajoute un autre voyageur. Cette sensation d’inaccessibilité économique crée un fossé entre une minorité capable de payer sans souci et la majorité qui se sent lésée.
Certains voyageurs vont jusqu’à éviter de consommer quoi que ce soit à l’intérieur de l’aéroport, préférant manger avant leur arrivée ou attendre leur destination finale. D’autres se rabattent sur les options les moins coûteuses, bien que rares. Pour beaucoup, cette réalité pose la question de l’inclusivité d’un lieu censé être public et ouvert à tous.
La comparaison avec d’autres aéroports
Il est également intéressant de comparer la situation avec celle d’autres aéroports dans le monde. Dans des hubs internationaux comme ceux de Paris, Londres ou encore Dubaï, les prix sont également élevés, mais les revenus moyens dans ces villes permettent généralement d’absorber ces coûts. En revanche, dans des pays où le pouvoir d’achat est plus faible, cette stratégie tarifaire devient une véritable barrière pour le consommateur moyen.
Cela étant dit, plusieurs aéroports internationaux à travers le monde, surtout ceux de petites tailles ou dans des économies similaires à celle de l’Algérie, ont réussi à maintenir une offre de restauration accessible, tout en maintenant un standard de qualité élevé.
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