L’Algérie bloque pas moins de 286 millions de dollars de fonds à des compagnies aériennes

Compagnies aériennes Algérie

Dans le paysage économique mondial, la fluidité des échanges financiers est essentielle pour le bon fonctionnement des entreprises internationales, notamment dans le secteur aérien. Cependant, l’Association du transport aérien international (IATA) a récemment mis en lumière une problématique majeure : l’Algérie retient 286 millions de dollars de fonds appartenant aux compagnies aériennes.

Cette situation n’est pas isolée. À l’échelle mondiale, l’IATA a signalé une diminution de 28 % des fonds des compagnies aériennes dont le rapatriement est bloqué par les gouvernements, passant de 2,5 milliards de dollars en décembre 2023 à environ 1,8 milliard de dollars à la fin du mois d’avril. Kamil Al Awadhi, vice-président régional pour l’Afrique et le Moyen-Orient de l’IATA, a souligné lors de la 80eme assemblée générale annuelle de l’Association du transport aérien international (IATA) à Dubaï que les fonds bloqués constituent un problème significatif, avec environ 1,1 milliard de dollars concernant l’Afrique et le Moyen-Orient.

« La réduction des fonds bloqués est un développement positif. Toutefois, les 1,8 milliard de dollars restants sont importants et doivent être traités de toute urgence. Le rapatriement efficace des revenus des compagnies aériennes est garanti par les accords bilatéraux. Plus important encore, il s’agit d’une condition préalable pour que les compagnies aériennes, qui opèrent avec des marges minces, soient en mesure de fournir une connectivité économiquement critique. Aucune entreprise ne peut fonctionner à long terme sans avoir accès à des revenus légitimement gagnés », a déclaré de son coté Willie Walsh, directeur général de l’IATA.

L’Algérie avec 286 millions de dollars bloqués, l’Éthiopie et le Liban sont parmi les pays ayant d’importants fonds bloqués, ce qui représente un défi crucial pour les compagnies aériennes qui sont souvent à court de liquidités et pour lesquelles ces fonds bloqués peuvent avoir un impact sévère sur leurs opérations. L’IATA a donc réitéré son appel aux gouvernements pour qu’ils suppriment tous les obstacles au rapatriement des revenus tirés de la vente de billets et d’autres activités, conformément aux accords internationaux et aux obligations conventionnelles.

La situation est particulièrement préoccupante au Pakistan et au Bangladesh, où les compagnies aériennes ne peuvent rapatrier 731 millions de dollars de recettes perçues sur ces marchés. Al Awadhi a appelé ces pays à débloquer immédiatement les fonds afin que les compagnies aériennes puissent continuer à assurer les liaisons aériennes essentielles. Il a également souligné la nécessité d’harmoniser les réglementations, les taxes et les redevances, et a mis en avant des exemples de collaboration proactive dans des pays comme l’Arabie saoudite, l’Égypte et l’Afrique du Sud, qui ont abouti à des résultats positifs.

« Le Pakistan et le Bangladesh doivent débloquer immédiatement les 731 millions de dollars de fonds bloqués afin que les compagnies aériennes puissent continuer à assurer les liaisons aériennes essentielles. Au Bangladesh, la solution est entre les mains de la Banque centrale, qui doit donner la priorité à l’accès de l’aviation aux devises étrangères, conformément aux obligations découlant des traités internationaux. Au Pakistan, la solution consiste à trouver des alternatives efficaces au système d’audit et aux certificats d’exonération fiscale, qui entraînent de longs délais de traitement », a déclaré Al Awadhi.

Le vice-président régional pour l’Afrique et le Moyen-Orient de l’IATA a ajouté : « une autre priorité est d’harmoniser les réglementations, les taxes et les redevances. La région a récemment constaté une tendance des États à recalculer et à augmenter les taxes et les redevances, souvent sans réglementation économique appropriée et sans consultation avec l’industrie ». Il a également signalé que des engagements réussis dans des pays comme l’Arabie saoudite, l’Égypte et l’Afrique du Sud ont montré qu’une collaboration proactive peut aboutir à des résultats positifs.

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