L’Algérie fait appel à Karim Zaghib, son plus grand crack

Karim Zaghib

Dans un contexte marqué par des mutations profondes du paysage énergétique mondial, l’Algérie a décidé de s’appuyer sur l’un de ses meilleurs atouts scientifiques pour relever le défi de la transition énergétique. Le professeur Karim Zaghib, électrochimiste de renommée internationale, connu pour ses travaux dans le domaine du stockage et de la conversion d’énergie, a de nouveau été sollicité par les hautes autorités du pays.

À l’occasion d’une deuxième rencontre officielle, Mohamed Arkab, ministre d’État en charge de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, a accueilli le chercheur algéro-canadien à Alger dans le cadre d’un programme visant à structurer la filière du lithium, une ressource stratégique dans les plans énergétiques futurs de l’Algérie. Cette réunion a rassemblé plusieurs personnalités de haut rang, dont Karima Tafer, secrétaire d’État chargée des Mines, Noureddine Yassa, secrétaire d’État chargé des Énergies renouvelables, ainsi que Belkacem Soltani, PDG de Sonaram, en plus de plusieurs cadres techniques du ministère. Tous réunis autour d’un même objectif : poser les bases d’un développement industriel cohérent et intégré, à partir des ressources minérales du pays.

Le lithium, dont l’importance ne cesse de croître à l’échelle mondiale en raison de son utilisation dans les batteries des véhicules électriques et des systèmes de stockage d’énergie renouvelable, représente aujourd’hui une priorité pour l’Algérie. En exploitant son potentiel minier encore largement sous-exploité, le pays espère s’inscrire durablement dans la chaîne de valeur de la transition énergétique. C’est dans ce cadre que le professeur Zaghib a été appelé à intervenir. Fort d’une carrière riche en découvertes et en innovations, ce scientifique, actuellement professeur de génie chimique et des matériaux à l’Université Concordia, au Canada, est considéré comme un pionnier dans le développement des batteries lithium-fer-phosphate (LFP), réputées pour leur sécurité et leur durabilité. Ses compétences couvrent également des domaines clés comme la fabrication de cellules photovoltaïques et la valorisation de métaux stratégiques, ce qui en fait un partenaire de premier plan dans la stratégie énergétique nationale.

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Au cœur de cette réunion, il a été question du suivi des consultations techniques menées lors de leur première rencontre, et plus précisément de la mise en œuvre de projets concrets autour du lithium. Les participants ont souligné l’urgence de mettre en place une structure de coordination dédiée, afin d’assurer la fluidité du travail de terrain et la bonne exécution des phases du projet. Cette structure devrait également permettre de fédérer les efforts des différents acteurs publics et privés engagés dans le développement de la filière. L’objectif affiché est clair : garantir que le lithium extrait du sol algérien soit non seulement raffiné localement, mais aussi intégré dans un écosystème industriel capable de produire des batteries et des technologies de stockage d’énergie à forte valeur ajoutée.

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Le professeur Karim Zaghib, fidèle à sa volonté de contribuer au développement de son pays d’origine, a confirmé son engagement total dans cette mission. Il a assuré les responsables algériens de sa disponibilité à accompagner, étape par étape, cette démarche ambitieuse, en partageant son expertise et en participant à la structuration des projets. Il a également souligné l’importance de la coopération scientifique comme moteur du progrès technologique, et la nécessité d’articuler cette ambition autour d’une vision claire, fondée sur l’innovation, la durabilité et l’indépendance énergétique.

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En s’entourant d’un expert de cette envergure, l’Algérie envoie un signal fort : celui de sa détermination à se positionner en acteur majeur du secteur énergétique du futur, non plus seulement comme producteur d’hydrocarbures, mais comme acteur industriel à part entière dans le domaine des énergies propres. Le lithium, longtemps enfoui dans les sous-sols du pays, pourrait bien devenir, entre les mains des bons experts, le catalyseur d’un nouveau modèle de développement. Et Karim Zaghib, dans ce processus, apparaît clairement comme le visage scientifique d’un avenir énergétique algérien en pleine mutation.