Les prix de l’euro sur le marché noir en Algérie ont récemment connu une hausse spectaculaire, atteignant des niveaux jamais vus auparavant. Désormais, 1 euro se négocie à plus de 250 dinars algériens. Ce bond inattendu des taux de change a suscité de vives inquiétudes, tant chez les citoyens que chez les opérateurs économiques.
Selon les experts, plusieurs facteurs sont à l’origine de cette flambée sans précédent des devises étrangères sur le marché parallèle. Un énonomiste, a notamment expliqué, dans une déclaration à DNAlgérie, que l’une des principales causes de cette situation est la propagation d’une rumeur persistante. Cette rumeur suggère que l’État envisagerait de « réinitialiser » la monnaie nationale, ce qui impliquerait, par exemple, qu’une pièce de 10 dinars équivaudrait à 1 dinar dans un futur proche. Une telle spéculation a provoqué un vent de panique, particulièrement parmi les acteurs du marché des devises, qui craignent une dévaluation soudaine du dinar.
Cette peur généralisée a poussé de nombreux Algériens à se précipiter sur les devises étrangères, notamment l’euro, pour protéger leur épargne contre une éventuelle dévaluation. La demande accrue pour l’euro et d’autres monnaies fortes a donc entraîné cette montée en flèche des prix sur le marché noir, avec des prévisions d’augmentation continue dans les jours à venir.
Face à cette situation préoccupante, il insiste sur la nécessité d’une intervention rapide des autorités pour éviter que « le prix de l’euro n’explose encore plus sur le marché noir ». Il appelle le gouvernement à prendre des mesures pour calmer les tensions sur le marché. Selon lui, il est essentiel que les pouvoirs publics confirment ou réfutent officiellement ces rumeurs de changement monétaire, afin de rétablir la confiance. Il souligne également l’importance d’accélérer l’ouverture de bureaux de change officiels et de libéraliser le marché des devises, ce qui permettrait de réguler le flux des monnaies et d’endiguer la spéculation.
Le manque de structures légales pour l’échange de devises a toujours favorisé le développement du marché noir en Algérie. Les Algériens qui souhaitent acquérir des devises pour voyager ou épargner n’ont souvent d’autre choix que de se tourner vers ce marché parallèle, où les taux de change sont bien supérieurs à ceux fixés par la Banque d’Algérie. En l’absence de bureaux de change officiels, cette situation ne fait qu’exacerber les fluctuations incontrôlées des devises étrangères.
Ainsi, les solutions proposées par l’économiste, à savoir l’ouverture de bureaux de change et la clarification de la politique monétaire, semblent être des pistes nécessaires pour tenter de stabiliser le marché. Cependant, le chemin vers une normalisation de la situation pourrait être long, tant la défiance envers la monnaie locale s’est installée.
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Pour l’heure, les Algériens, et plus particulièrement les opérateurs économiques, suivent de près les évolutions sur le marché noir, dans l’espoir d’une action rapide du gouvernement pour freiner cette spéculation effrénée. Les jours à venir seront cruciaux pour déterminer si cette flambée des devises étrangères pourra être contenue ou si elle continuera à s’aggraver, plongeant l’économie algérienne dans une nouvelle phase d’incertitude.