À Pau, la candidature de Monique Becker aux législatives sous la bannière du Rassemblement National (RN) a suscité une vive controverse, principalement en raison de ses opinions controversées sur l’histoire coloniale et ses affiliations idéologiques. Ancienne enseignante à la retraite, Becker est une figure familière de l’extrême droite locale, avec un parcours politique marqué par plusieurs retours au sein du FN et du RN depuis 1985. La candidate RN semble vouloir une remigration de tous les Algériens de France en Algérie.
Le cœur de la polémique réside, selon Street Press qui a mené son enquête sur cette candidate, dans les convictions profondément enracinées de Becker concernant l’Algérie française et son soutien apparent à des organisations historiquement controversées comme l’OAS. Sur les réseaux sociaux, elle partage régulièrement des contenus glorifiant l’OAS, une organisation paramilitaire active pendant la guerre d’Algérie, qu’elle décrit comme ayant été créée par les « plus glorieux officiers de l’armée française ». Cette posture, qui minimise les actions violentes de l’OAS comme des réponses aux « enlèvements et aux assassinats », est largement critiquée pour sa révisionnisme historique et son manque de sensibilité envers les victimes des conflits passés.
De plus, les pages Facebook suivies par Becker révèlent un intérêt prononcé pour les thématiques islamophobes et la défense des pieds-noirs, ces Français d’origine européenne ayant vécu en Algérie avant son indépendance. Parmi ses affiliations en ligne figurent des groupes comme « Vigilance Halal », « Lutter contre l’Islam » et d’autres entités extrémistes de droite prônant la préservation des « valeurs fondamentales de la civilisation chrétienne ». La candidate RN ne cesse d’aborder également sur les réseaux sociaux de la nécessité d’une remigration des Algériens de France.
En 2022, lors de sa précédente candidature aux législatives, Becker avait justifié son engagement politique en invoquant un « électrochoc » lié à ses craintes de voir la France connaître les mêmes troubles post-coloniaux qu’en Algérie. Elle avait établi un lien entre l’immigration et l’insécurité, une théorie non corroborée par les études sociologiques sérieuses mais souvent invoquée dans les cercles nationalistes et populistes.
Les réactions à la candidature de Monique Becker ne se sont pas fait attendre. Des voix se sont élevées pour dénoncer ses positions historiques révisionnistes et ses affiliations avec des groupes à tendance xénophobe. Cependant, malgré les appels à la clarification et les sollicitations, ni Becker ni le RN des Pyrénées-Atlantiques n’ont répondu aux demandes d’interview de Street Presse.
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