L’Union européenne a annoncé son intention d’élargir le programme Erasmus à de nouveaux pays du Maghreb et du Proche-Orient, parmi lesquels figure l’Algérie. Cette initiative vise à renforcer les liens universitaires et scientifiques entre l’Europe et ses partenaires méditerranéens, tout en offrant aux étudiants algériens de nouvelles perspectives de mobilité et d’échanges, avec le programme Erasmus. Selon un document émanant du bureau de la Haute Représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, daté du 16 octobre, cette extension du programme Erasmus s’inscrit dans le cadre du « pacte pour la Méditerranée », un nouveau plan de coopération qui ambitionne de revitaliser le partenariat euro-méditerranéen.
L’objectif affiché par Bruxelles est clair : « créer un environnement plus intégré et plus inclusif pour l’enseignement supérieur et le développement des compétences dans l’espace méditerranéen commun ». À travers Erasmus, l’Union européenne souhaite ouvrir ses portes aux étudiants algériens, mais aussi à ceux d’autres pays comme l’Égypte, la Jordanie, le Liban, la Libye, le Maroc, la Syrie, la Tunisie, Israël et les territoires palestiniens. L’Algérie, considérée comme un acteur central dans cette région, fait partie des pays ciblés pour bénéficier de cette dynamique d’échanges éducatifs et scientifiques.
Ce projet prévoit la création d’une plateforme méditerranéenne dédiée à l’enseignement supérieur. Celle-ci aura pour vocation de rapprocher les systèmes universitaires des deux rives de la Méditerranée, en favorisant la mobilité académique, la formation et la recherche conjointe. Les étudiants algériens pourraient ainsi accéder plus facilement à des universités européennes via le programme Erasmus, participer à des projets communs et obtenir des diplômes conjoints. Pour l’Union européenne, l’idée est de consolider la coopération déjà amorcée dans le cadre du programme Erasmus+, qui a permis à de nombreux jeunes du sud de la Méditerranée de suivre des études en Europe.
Le document de la Commission européenne détaille également plusieurs axes de travail. L’Union entend renforcer la mobilité des étudiants et du personnel académique grâce à Erasmus+, encourager les échanges de chercheurs via les actions Marie Skłodowska-Curie du programme Horizon Europe et même créer une Université Méditerranéenne. Cette dernière disposerait de plusieurs campus répartis dans l’espace euro-méditerranéen et proposerait des programmes conjoints, des écoles d’été et des microcertifications. Une initiative qui permettrait aux étudiants algériens de bénéficier d’un cadre d’apprentissage international tout en restant ancrés dans la région.
Lors d’une conférence de presse, la vice-présidente de la Commission européenne, Dubravka Šuica, chargée de la Démocratie et de la Démographie, a précisé que ce programme vise à « connecter les jeunes ». Elle a également insisté sur la volonté de l’Union européenne d’intensifier les partenariats de talents avec le Maroc, la Tunisie et l’Égypte, et de faciliter la délivrance de visas pour les étudiants, une mesure qui pourrait être élargie à l’Algérie dans le cadre du projet Erasmus. Cette ouverture renforcerait les échanges entre les universités européennes et algériennes, tout en favorisant une meilleure intégration des jeunes diplômés sur le marché du travail international.
La perspective de voir les étudiants algériens participer pleinement au programme Erasmus s’inscrit dans une stratégie plus large de coopération académique et économique entre l’Europe et l’Afrique du Nord. L’Union européenne entend ainsi valoriser les compétences de la jeunesse méditerranéenne et encourager la création d’un espace d’enseignement supérieur commun fondé sur la mobilité, la recherche et l’innovation. Pour l’Algérie, cette opportunité représente un levier stratégique, permettant à ses étudiants et chercheurs d’accéder à des formations de haut niveau, de renforcer leurs qualifications et de favoriser les transferts de connaissances.
Cette annonce intervient dans un contexte particulier, marqué par les discussions entre Alger et plusieurs capitales européennes autour des questions migratoires et universitaires. La question de la mobilité académique, longtemps limitée par les contraintes administratives et les tensions diplomatiques, pourrait connaître une avancée significative avec l’inclusion de l’Algérie dans Erasmus. L’accès des étudiants algériens à ce programme contribuerait à améliorer leur visibilité à l’international, à renforcer les partenariats universitaires existants et à encourager une coopération bilatérale durable dans le domaine de l’enseignement supérieur.