Marché noir : l’euro vacille, le dinar algérien reprend du terrain

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Combien vaut l’euro face au dinar algérien sur le marché noir ce mardi 20 mai 2025 ? Une interrogation récurrente qui continue de préoccuper les citoyens, les voyageurs, et bien sûr, les acteurs économiques informels qui gravitent autour du marché noir. Ce jour-là, l’euro, qui avait atteint récemment des sommets sur ce même marché, a vu sa dynamique s’inverser. La devise européenne avait atteint jusqu’à 260 dinars algériens à l’achat et 262 dinars à la vente, un pic qui semble désormais derrière nous. En ce 20 mai, dans les ruelles animées du Square Port Saïd à Alger, considéré comme l’épicentre du marché noir des devises en Algérie, l’euro s’échangeait désormais à 256 dinars algériens à l’achat et 258 dinars algériens à la vente. Un recul qui confirme la tendance baissière enclenchée depuis plusieurs jours, suscitant ainsi l’attention des cambistes comme des simples observateurs.

Le rapport entre l’euro, le dinar algérien et le marché noir ne cesse de fluctuer au gré d’événements à la fois économiques, politiques et sociaux. L’euro perd donc de la valeur sur le marché noir face au dinar algérien, et cela pour des raisons bien précises. Ce glissement s’observe également sur les autres devises. Le dollar américain, qui avait connu une certaine stabilité autour des 235 dinars algériens ces derniers mois, est lui aussi affecté. Ce mardi, le billet vert s’échangeait à 233 dinars à l’achat et 236 dinars à la vente. Quant à la livre sterling, elle continue de se maintenir à un niveau élevé, s’échangeant à 298 dinars à l’achat et 302 dinars à la vente, échappant temporairement aux variations notées sur l’euro et le dollar.

Plusieurs facteurs expliquent cette évolution récente. D’abord, la fin progressive de la période de forte demande liée à la campagne du Hadj 2025. Comme chaque année, cette période se caractérise par une ruée vers les devises étrangères, en particulier l’euro, sur le marché noir, les pèlerins devant convertir leurs économies pour financer leur voyage vers l’Arabie saoudite. Or, avec le lancement des premiers vols début mai, la majorité d’entre eux a déjà acheté ses devises. Ce reflux logique de la demande contribue naturellement à une pression baissière sur l’euro face au dinar algérien sur le marché noir.

Ensuite, l’autre raison qui semble peser est liée aux mesures de lutte contre la fraude dans les transactions commerciales internationales. L’État algérien a renforcé ses opérations de contrôle visant certains importateurs. Des pratiques telles que la sous-facturation ou les fausses déclarations servant à transférer illégalement des devises à l’étranger sont aujourd’hui dans le viseur des autorités. En limitant ces fuites de capitaux, la demande en euro et autres monnaies étrangères sur le marché noir recule, ce qui favorise une stabilisation, voire une baisse de leur valeur face au dinar algérien.

À l’opposé, sur le marché interbancaire officiel, géré strictement par la Banque d’Algérie et inaccessible aux particuliers, les taux de change restent bien en dessous de ceux du marché noir. L’euro y est affiché à 149,45 dinars algériens, tandis que le dollar s’établit à 133,19 dinars algériens. Cet écart important entre le marché officiel et le marché noir reflète le déséquilibre structurel persistant dans l’accès à la devise. En l’absence d’un accès libre et régulé aux devises étrangères via les circuits bancaires traditionnels, le marché noir reste pour de nombreux Algériens le seul recours pour se procurer de l’euro, entretenir des activités commerciales ou simplement voyager à l’étranger.

La persistance de ces écarts entre le taux officiel et celui du marché noir ne semble pas près de s’estomper. Les autorités algériennes ont certes entrepris certaines réformes, mais tant que l’accès à la devise reste limité pour les particuliers, l’euro continuera de circuler en parallèle au dinar algérien sur le marché noir. Reste à savoir si cette baisse actuelle de l’euro face au dinar algérien n’est qu’un épisode passager ou le début d’une nouvelle tendance durable. Le marché noir, par nature imprévisible, reste à l’affût du moindre événement politique, économique ou réglementaire susceptible de modifier la perception de la valeur de l’euro ou du dinar algérien.

La question de la pérennité de cette baisse demeure. Si la régulation actuelle se poursuit et que la demande de devises reste modérée, l’euro pourrait continuer à se replier face au dinar algérien sur le marché noir. Mais dans un environnement aussi volatil, les retournements de situation ne sont jamais à exclure. Pour le moment, ce 20 mai 2025 restera marqué par un euro qui cale, un dinar algérien qui résiste, et un marché noir toujours aussi décisif dans la fixation réelle des taux de change perçus par les citoyens.