Le marché parallèle des devises en Algérie continue de fluctuer de manière imprévisible, et l’euro illustre parfaitement cette volatilité. Après une légère hausse enregistrée face au dinar algérien entre le 2 et le 3 janvier 2025, où l’euro s’échangeait à 246 dinars algériens à l’achat et 252 dinars à la vente, le samedi 4 janvier a marqué un tournant. L’euro a chuté pour atteindre 241 dinars à l’achat et 244 dinars à la vente. Cette baisse de 5 unités reflète les dynamiques complexes du marché noir, où les variations sont souvent influencées par des facteurs économiques et sociaux imprévisibles.
L’écart entre les taux pratiqués sur le marché parallèle et les taux officiels reste préoccupant. Tandis que l’euro est stable à environ 141,21 dinars à l’achat et 141,25 dinars à la vente sur le marché officiel, l’écart significatif démontre l’impact de la demande persistante en devises étrangères dans un contexte de restrictions sur les transactions officielles. Cette situation est exacerbée par les spéculations entourant les réformes économiques, notamment l’augmentation imminente de l’allocation touristique, qui passera de 100 euros à 750 euros par an et par adulte. Cette réforme, bien qu’elle vise à apaiser la pression sur le marché parallèle, a incité de nombreux citoyens à accumuler des euros en prévision d’une éventuelle dévaluation du dinar.
Euro, dinar algérien : qu’en est il des autres monnaies ?
Si l’euro a enregistré une baisse, d’autres devises témoignent de trajectoires variées. Le dollar américain, par exemple, se maintient autour de 232 dinars à l’achat et 236 dinars à la vente sur le marché noir, contre un taux officiel plus modéré de 135,65 dinars. La livre sterling, souvent perçue comme une devise premium, reste élevée malgré une légère baisse récente, oscillant entre 283 dinars à l’achat et 289 dinars à la vente. Ces variations mettent en évidence les préférences des Algériens pour certaines devises, particulièrement l’euro, souvent privilégié pour les transactions et les voyages en Europe.
Le gouvernement algérien, conscient des enjeux, a mis en place plusieurs mesures pour réguler la situation. En novembre dernier, un règlement de la Banque d’Algérie a introduit un plafond de 7.500 euros par an sur les exportations de devises pour les résidents et non-résidents. Cette décision vise à limiter les sorties massives de devises, qui contribuent à la pression sur le marché noir. Par ailleurs, l’augmentation de l’allocation touristique à 750 euros par an, effective en janvier 2025, cherche à répondre aux besoins des citoyens en devises pour leurs déplacements à l’étranger tout en réduisant leur recours au marché parallèle.
Malgré ces efforts, la question de la stabilité reste en suspens. L’écart important entre les taux de change officiels et parallèles reflète des déséquilibres économiques profonds. Le marché noir, alimenté par une demande accrue en devises, prospère dans un environnement où l’accès aux changes officiels est limité et soumis à des restrictions. La spéculation reste également un facteur clé, amplifié par les incertitudes économiques et les attentes concernant l’évolution du dinar.
Pour les citoyens et les investisseurs, cette instabilité monétaire de l’euro face au dinar algérien complique la gestion des transactions quotidiennes et des plans financiers. Les fluctuations des taux de change impactent directement le pouvoir d’achat et les coûts des voyages internationaux, renforçant l’importance d’une réponse structurelle aux déséquilibres actuels.
Selon de nombreux économistes, au-delà des mesures immédiates, une réforme globale est nécessaire pour rétablir la confiance dans le dinar algérien. Une meilleure intégration des mécanismes de marché, une politique monétaire plus transparente et des efforts continus pour diversifier l’économie pourraient contribuer à réduire l’écart entre les taux officiels et parallèles. En attendant, le marché noir continue de jouer un rôle central dans l’économie algérienne, reflétant à la fois les opportunités et les défis de la transition économique en cours.
Lire également :
Aéroport d’Alger : comme souhaité par Tebboune, Mediouni annonce de « grands projets en 2025 »
L’Algérie a procédé à une réouverture des frontières avec le Maroc
Voitures en Algérie : ouverture d’un marché de plus de 3 hectares