France : les douanes ont saisi 15.300 pots de « El Mordjene »

Maroc El Mordjene USA Dreamy France

C’est une saisie peu commune qui a eu lieu récemment en France, précisément au port de Marseille, où les services des douanes ont intercepté un conteneur suspect contenant une cargaison impressionnante de pâte à tartiner El Mordjene. Produit emblématique et très apprécié en Algérie, El Mordjene est devenu une véritable star des réseaux sociaux, notamment parmi la diaspora algérienne. Pourtant, malgré cette popularité croissante, El Mordjene est formellement interdit à l’importation en France et dans toute l’Union européenne, ce qui rend cette découverte d’autant plus remarquable. Les douaniers français ont mis la main sur près de 10 tonnes de produits en mars, ce qui représente plus de 15 000 pots, dans un conteneur destiné à alimenter le marché noir de certaines épiceries. C’est en effet ce que révèle Actu Marseille, ce mercredi 14 mai.

La France, à travers ses douanes, maintient une politique stricte de contrôle sanitaire concernant l’importation de denrées alimentaires, notamment en provenance de pays tiers comme l’Algérie. El Mordjene, malgré sa notoriété auprès des Algériens vivant en France, reste interdit car l’Algérie « ne répond pas aux standards européens en matière de sécurité alimentaire, notamment pour les produits contenant des ingrédients d’origine laitière ». Cette réglementation vise à garantir la santé des consommateurs français, même si elle se heurte parfois à la demande croissante de produits emblématiques comme El Mordjene, très prisés des Algériens lors de leur séjour ou vacances en France.

Lors de l’opération menée fin mars, les douaniers ont découvert dans le conteneur saisi à Marseille pas moins de 2556 colis de pâte à tartiner El Mordjene, ce qui équivaut à 15 300 pots, représentant un poids de près de 9700 kg. À cela s’ajoutaient 296 colis de nappages, pesant environ 1800 kg, ainsi que 1560 cartons de biscuits pour un poids total avoisinant les 7000 kg. Tous ces produits, dont El Mordjene, ont été identifiés comme non conformes aux normes européennes par le laboratoire commun des douanes et de la DGCCRF, qui a détecté la présence d’ingrédients interdits, notamment de la poudre de lait non autorisée à l’importation.

La marque El Mordjene, bien connue en Algérie, est souvent achetée par les vacanciers algériens ou envoyée en colis vers la France par les familles restées au pays. Le produit est devenu si populaire qu’il atteint des prix exorbitants dans certaines épiceries de Marseille, où le pot peut être vendu jusqu’à 30 euros. Cette forte demande pousse certains à tenter l’importation illégale, comme le montre cette saisie massive qui, selon la direction régionale des douanes, constitue un record non seulement pour Marseille mais peut-être aussi pour l’ensemble de la France.

Le phénomène El Mordjene en France illustre une tendance plus large : celle des produits algériens que les Algériens souhaitent consommer même à l’étranger, que ce soit pendant leurs vacances ou lors de leur quotidien en France. Toutefois, les règles de l’Union européenne restent strictes, et les produits comme El Mordjene ne peuvent circuler librement tant que les conditions sanitaires d’exportation ne sont pas satisfaites. La France, à travers ses douanes, veille à faire respecter ces règles pour éviter tout risque pour la santé publique.

La France, confrontée à des tentatives récurrentes d’importations illégales de produits comme El Mordjene, renforce ses inspections, notamment dans les ports. Si El Mordjene continue de faire rêver de nombreux Algériens en France, les contraintes réglementaires rappellent que l’importation de produits alimentaires ne peut se faire sans conformité stricte avec les normes européennes.

Ainsi, malgré la tentation pour certains Algériens d’acheter El Mordjene en France ou de le ramener après leurs vacances en Algérie, la loi reste claire. Tant que l’Algérie ne répond pas aux critères exigés pour exporter officiellement vers l’Union européenne, El Mordjene demeurera une denrée interdite. Cette affaire pourrait marquer un précédent dans le traitement des produits alimentaires populaires venus d’Algérie, dont la demande ne cesse de croître en France.