Médecins algériens en France : 1400€ de salaire, OQTF…voici tout ce qu’ils endurent

Médecins algériens en France

Dans le paysage médical en France, les médecins étrangers, et particulièrement les Algériens, jouent un rôle vital. Ils représentent une part significative des effectifs dans les établissements de santé publics, contribuant ainsi à maintenir le système de soins français à flot. Pourtant, derrière cette contribution essentielle se cachent souvent des histoires de lutte, de précarité et de recherche de reconnaissance.

« J’ai 42 ans, j’exerce depuis huit ans au même endroit en France. J’ai quinze ans de formation et douze ans d’expérience professionnelle, dont les quatre premières en Algérie. Ce n’est pas rien ! », déclare Dr. Kahina Hireche-Ziani, praticienne franco-algérienne et militante syndicale, qui incarne cette réalité au média français Télégramme. En tant que secrétaire générale et porte-parole du syndicat national SOS Padhue, elle se bat pour faire entendre les préoccupations et les difficultés rencontrées par cette communauté de professionnels de la santé, et notamment par les médecins algériens établis en France.

Les médecins étrangers, en particulier ceux diplômés hors de l’Union européenne, dont les Algériens, sont confrontés à des défis multiples lorsqu’ils exercent en France. Les procédures pour obtenir une équivalence de diplôme et une autorisation d’exercer peuvent être longues et complexes, ce qui retarde souvent leur intégration dans le système de santé français. De plus, même une fois autorisés à pratiquer, ces médecins doivent souvent faire face à des conditions de travail précaires et à des niveaux de rémunération insuffisants.

Dans de nombreux cas, les médecins étrangers travaillent dans des conditions difficiles, sans sécurité de l’emploi et avec des salaires peu élevés. « Ils sont indispensables pour maintenir le système de soins du pays », déclare Dr. Hireche-Ziani. Pourtant, ils se retrouvent souvent confrontés à des situations de précarité financière, gagnant à peine de quoi subvenir à leurs besoins de base.

Il est à noter que, les médecins étrangers en fonction interne (FFI) ne perçoivent souvent qu’un salaire mensuel de 1 400 €, malgré leur parcours impressionnant comprenant des années d’études et d’expérience, tant dans leur pays d’origine que en France. Dans le cas de la praticienne algérienne, cela représente 15 ans d’études et 12 ans d’expérience. De plus, ils assument une charge de travail plus lourde que la moyenne, effectuant un nombre plus élevé de gardes.

Outre les défis économiques, les médecins étrangers sont également confrontés à des défis sociaux et administratifs. Le processus de renouvellement des titres de séjour peut être compliqué et stressant, ce qui ajoute une autre couche d’incertitude à leur vie quotidienne. De plus, ces médecins sont souvent confrontés à des barrières linguistiques et culturelles qui rendent encore plus difficile leur intégration dans la société française.

En effet, certains de ces praticiens rencontrent des difficultés pour renouveler leurs titres de séjour, mais ils persistent à travailler car leur contribution est indispensable. D’autres sont confrontés à des ordres de quitter le territoire français (OQTF). En outre, comme le souligne Dr. Hireche-Ziani, ils n’ont pas toujours accès à un logement décent ou à une couverture mutuelle, ce qui aggrave leur situation de précarité.

Dans ce contexte difficile, la lutte des médecins étrangers pour obtenir une reconnaissance et des droits équitables est essentielle. « Ils n’ont pas toujours de logement décent, pas toujours de mutuelle », dit Dr. Hireche-Ziani. Elle travaille sans relâche pour sensibiliser le public et les décideurs politiques aux défis auxquels sont confrontés ces professionnels de la santé.

En janvier dernier, le président Macron a reconnu publiquement l’importance des médecins étrangers pour le système de santé français. Il a promis des réformes visant à assouplir les procédures de reconnaissance des qualifications et à améliorer les conditions de travail de ces professionnels. « Il y a une grande hypocrisie au sujet des Padhue », ajoute Dr. Hireche-Ziani, soulignant que des actions concrètes sont nécessaires pour garantir un réel changement.

La lutte pour la reconnaissance et les droits des médecins étrangers en France est loin d’être terminée. Cependant, grâce à l’engagement et à la détermination de militants comme Dr. Hireche-Ziani, l’espoir demeure pour une meilleure reconnaissance et une meilleure intégration de cette communauté de professionnels de la santé. En fin de compte, c’est la société dans son ensemble qui bénéficiera d’un système de santé plus diversifié, inclusif et équitable.

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