Menacés de sanctions en France, les Algériens réagissent

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La situation diplomatique entre la France et l’Algérie prend un tournant particulièrement tendu, suite aux récentes déclarations de Sophie Primas, porte-parole du gouvernement français. Le 15 mai 2025, à l’issue d’un Conseil des ministres, cette dernière a évoqué de nouvelles mesures à venir, visant spécifiquement une partie de la communauté algérienne installée en France. Cette annonce a été perçue comme une tentative claire d’infliger des sanctions aux Algériens vivant en France, en réaction à la fermeté croissante de l’Algérie dans ses relations internationales.

Pour de nombreux observateurs, la France franchit ici un cap inédit, en exprimant ouvertement son intention de cibler des Algériens sur son sol, uniquement en raison de leur origine, dans un contexte de crise diplomatique. La communauté algérienne en France, déjà confrontée à de nombreux défis liés à l’intégration et à la reconnaissance, se retrouve aujourd’hui dans la ligne de mire d’un gouvernement qui cherche, selon ses détracteurs, à exercer une pression indirecte sur Alger à travers des sanctions ciblées.

La réaction des Algériens de France ne s’est pas fait attendre. À Marseille, Omar Djellil, président de la Fédération des Algériens de Marseille, a vivement dénoncé les propos de Sophie Primas, y voyant une violation flagrante de l’État de droit et une forme de discrimination institutionnelle. Il a affirmé que la communauté algérienne en France, face à ces sanctions injustes, reste solidaire de l’Algérie et déterminée à défendre ses droits face à toute tentative de stigmatisation ou de marginalisation. Pour lui, les sanctions évoquées par la France à l’encontre des Algériens en France sont une triple offense : une atteinte à la dignité des Algériens, une pression inacceptable dans le cadre des relations bilatérales, et une violation des valeurs fondamentales de la République française.

Dans cette même lignée, la Fédération des Algériens de Marseille souligne la mobilisation croissante des Algériens de France sur les réseaux sociaux. Cette vague de solidarité s’étend au-delà de l’Hexagone, englobant les Algériens d’Europe et du reste du monde. Tous expriment leur indignation face à ce qu’ils considèrent comme une série de sanctions ciblant les Algériens de France, sanctions injustifiées et révélatrices d’une politique néocoloniale persistante.

Sophie Primas est accusée d’avoir franchi une ligne rouge, en exploitant sa fonction pour différencier les communautés et imposer un discours discriminatoire à l’encontre des Algériens. Cette posture est interprétée par la diaspora comme une tentative de criminaliser toute une communauté, sans fondement légitime, et de la désigner comme bouc émissaire dans une querelle diplomatique.

Omar Djellil insiste : malgré les sanctions, les Algériens de France ne plieront pas. La communauté reste unie, fidèle à son pays d’origine, et déterminée à défendre sa dignité contre les propos et décisions du gouvernement français. Il rappelle que les Algériens, en France, ne sont ni sous tutelle, ni passifs. Ils sont citoyens à part entière, conscients de leur histoire, de leur identité et de leur attachement profond à l’Algérie.

Le député Saad Laanani, représentant des Algériens du sud de la France, a lui aussi pris la parole, dans un entretien accordé à Echourouk, pour dénoncer ce qu’il qualifie d’escalade dangereuse de la part de la France. Il voit dans ces menaces de sanctions un aveu d’impuissance face à la fermeté du peuple algérien, représenté par son président Abdelmadjid Tebboune. D’un point de vue légal, il estime que ces déclarations constituent non seulement une provocation envers des citoyens algériens, mais également un acte discriminatoire envers des citoyens français d’origine algérienne, remettant en cause les principes fondamentaux des droits de l’homme.

Selon lui, les sanctions envisagées contre les Algériens en France pourraient avoir pour but de déstabiliser l’Algérie et d’affaiblir l’unité de son peuple, dans une logique d’exploitation de ses ressources, ce qu’il qualifie de manifestation claire du néocolonialisme. Il appelle tous les Algériens, qu’ils soient en Algérie ou en France, à rester vigilants, unis et solidaires face à ces attaques qu’il considère comme des tentatives de division.

Le climat de défiance qui règne actuellement entre la France et l’Algérie est alimenté par cette volonté affichée de la France d’imposer des sanctions aux Algériens résidant sur son territoire. Or, cette stratégie pourrait bien produire l’effet inverse de celui escompté. Plutôt que de fragiliser la communauté algérienne, ces sanctions pourraient en renforcer la cohésion, tout en accentuant l’image d’une France autoritaire et dépassée par les enjeux postcoloniaux qu’elle refuse d’assumer.

Menacés de sanctions en France, les Algériens réagissent donc avec force, unité et détermination. La France, quant à elle, s’expose à de vives critiques, en interne comme à l’international, pour avoir ciblé des citoyens sur la base de leur origine, au risque de saper les fondements mêmes de sa démocratie.