« On trouve mieux que les Galeries Lafayette en Algérie » : la toile s’enflamme

Marque algérienne Galeries Lafayette

Tout est parti d’une simple vidéo publiée sur les réseaux sociaux, dans laquelle un internaute algérien, visiblement enthousiaste, affirme que certains centres commerciaux en Algérie, et notamment le nouveau centre commercial d’Oran, surpasseraient les célèbres Galeries Lafayette en France. Cette déclaration, prononcée avec une assurance palpable, a rapidement attiré l’attention des internautes et déclenché une vague de réactions, mêlant sarcasme, humour, mais aussi quelques réflexions plus nuancées sur la perception des espaces commerciaux modernes dans différents pays.

La vidéo, devenue virale en l’espace de quelques heures, montre un homme debout au cœur du centre commercial flambant neuf d’Oran. Caméra à la main, il s’adresse à ses abonnés avec un sourire confiant : « Franchement, on trouve mieux que les Galeries Lafayette ici en Algérie. Par exemple, le nouveau centre commercial d’Oran, c’est dix fois mieux ». Une phrase qui n’est pas passée inaperçue et qui a immédiatement fait l’objet de milliers de partages, de commentaires et de détournements. Les internautes, particulièrement actifs sur X (ex-Twitter), TikTok et Instagram, se sont emparés de l’extrait pour exprimer leurs opinions, souvent teintées d’ironie.

Certains commentaires ont rapidement mis en doute la pertinence de la comparaison. « Tu n’as sûrement pas visité les Galeries Lafayette de Paris Opéra », a lancé une internaute, rappelant que le bâtiment haussmannien, avec sa coupole emblématique et son offre de luxe, constitue une référence mondiale en matière de commerce haut de gamme. D’autres ont abordé la question sous l’angle de la subjectivité. « C’est plus beau à tes yeux à toi, mais la réalité est toute autre », a écrit un autre, mettant en lumière l’écart possible entre les perceptions personnelles et les standards internationaux reconnus. Le ton général des réactions est souvent moqueur, avec des remarques comme « T’es le seul à y croire », qui témoignent de l’incrédulité de nombreux internautes face à une telle comparaison.

Mais derrière la polémique et l’humour en ligne, cette séquence soulève également une discussion plus profonde sur la fierté nationale, la modernisation des infrastructures en Algérie et les attentes des citoyens face aux modèles occidentaux. Le nouveau centre commercial d’Oran, objet de la comparaison, est en effet un symbole de renouveau pour la ville. Doté d’une architecture contemporaine, d’enseignes internationales, de restaurants modernes et d’un espace de loisirs, il attire une population variée, de plus en plus friande d’expériences commerciales à l’occidentale. Pour certains, il représente une avancée notable dans l’offre de services et dans la qualité de vie locale.

Cette volonté de valoriser les réussites locales n’est pas nouvelle, mais elle prend aujourd’hui une dimension plus visible avec les réseaux sociaux. Des internautes algériens, notamment ceux résidant à l’étranger, y voient une forme de revanche symbolique face aux critiques souvent adressées à l’Algérie en matière d’infrastructures. Cependant, lorsque l’enthousiasme frôle l’exagération, la réaction collective ne se fait pas attendre, surtout dans un espace numérique où le sens de l’humour et de la dérision est fortement ancré.

Si certains internautes ont pris la défense de l’auteur de la vidéo, rappelant que « chacun a droit à son opinion » ou encore que « la beauté d’un lieu ne se résume pas à sa renommée », ils restent minoritaires dans le flot des réactions. D’autres, plus pragmatiques, ont proposé de considérer ces comparaisons avec recul et de reconnaître les qualités des deux lieux sans les opposer frontalement.

L’histoire d’une phrase, lancée avec fierté et sans doute un brin de provocation, aura ainsi suffi à faire naître un débat inattendu entre fierté nationale et réalisme, entre subjectivité et comparaison objective. Et une chose est sûre : en Algérie comme ailleurs, les réseaux sociaux n’ont pas fini de transformer les petites déclarations en grands incendies numériques.