Maghreb actualité – Le chef du gouvernement marocain, Saâd Eddine El Othmani s’est exprimé au sujet de l’ouverture des frontières entre l’Algérie et le Maroc.
Dans une interview accordée au média saoudien Al-Sharq, Saâd Eddine El Othmani est en effet revenu sur la question de l’ouverture des frontières entre l’Algérie et le Maroc. Le chef du gouvernement marocain a ainsi indiqué que son pays avait l’intention de discuter de cette question « lorsque les algériens seront prêts ». Saâd Eddine El Othmani a également déclaré que le gouvernement de son pays souhaitait aborder cette question avec l’Algérie « sans contrepartie ».
Notons que cette déclaration du chef du gouvernement marocain intervient sur fond de vives tensions entre l’Algérie et le Maroc. La normalisation des relations entre Israël et le Maroc, ainsi que la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine au Sahara Occidental, n’ont en effet pas laissé les autorités algériennes dans l’indifférence. Le premier ministre algérien, Abdelaziz Djerad avait ainsi qualifié la normalisation maroco-israélienne de « menace pour la stabilité de l’Algérie ». « Il y a aujourd’hui une réelle volonté de faire parvenir l’entité sioniste (Israël, ndlr) jusqu’à nos frontières », avait-il commenté samedi 12 décembre. De même, le ministère des affaires étrangères avait également réagi à l’annonce du président américain sortant Donald Trump, qui reconnaissait la souveraineté du Maroc au Sahara Occidental. Pour le département de Sabri Boukadoum, cette reconnaissance « n’a aucun effet » sur l’avenir de la question sahraouie, dont le dossier relève des instances internationales.
Ouverture des frontières avec le Maroc : la position de l’Algérie
Par ailleurs, rappelons que plusieurs responsables en Algérie se sont déjà exprimés sur la question de l’ouverture des frontières avec le Maroc. C’est notamment le cas du chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune. « La fermeture des frontières est une réaction à une action humiliante pour le peuple algérien. », avait il affirmé en juillet dernier dans une interview à France 24. « Les frontières ont été fermées au moment de l’instauration du visa (par le Maroc, ndlr) », avait expliqué le chef de l’État, ajoutant que ce dossier n’avait aucun lien avec celui du Sahara Occidental.
En décembre 2019, Abdelmadjid Tebboune avait également abordé cette question, quelques jours avant son élection. Pour l’actuel chef de l’État, l’ouverture des frontières entre l’Algérie et le Maroc passe d’abord par la présentation d’excuses officielles de la part des autorités marocaines. « Si Rabat présente des excuses et s’engage publiquement à ne plus avoir ce comportement, on pourra rouvrir la frontière », avait-il déclaré.
Pour rappel, l’Algérie et le Maroc avaient fermé leurs frontières terrestres en 1994. À l’époque, le Maroc avait gravement accusé l’Algérie suite à une attaque ayant ciblé un hôtel à Marrakech. Chacun des deux pays avait également instauré le visa pour les ressortissants de l’autre. Cette mesure a fini par être levée au milieu des années 2000, mais les frontières n’ont jamais été rouvertes.
Normalisation avec Israël : El Othmani rassure l’Algérie
Outre la réouverture des frontières entre l’Algérie et le Maroc, Saâd Eddine El Othmani a également abordé la question de la normalisation des relations entre son pays et Israël. « Il n’y a aucune atteinte à l’Algérie », a déclaré le chef du gouvernement marocain. Le même responsable a insisté sur le fait que « le Maroc ne portera jamais atteinte à ses voisins ». « Le roi Mohamed VI a, à maintes reprises, lancé des appels à l’adresse de nos frères algériens afin de régler tous les problèmes en les soumettant aux discussions afin de leur trouver des solutions dans un cadre fraternel », a-t-il insisté.
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