Le président palestinien Mahmoud Abbas a récemment suscité une vague d’indignation en omettant délibérément de mentionner l’Algérie lors de ses remerciements officiels adressés aux pays ayant soutenu la Palestine. Cette omission, jugée inacceptable par de nombreux observateurs, intervient alors que l’Algérie s’est toujours positionnée en première ligne pour défendre la cause palestinienne, que ce soit sur le plan diplomatique, humanitaire ou financier.
Lors d’un discours prononcé au sommet arabe au Caire, Abbas a salué l’appui des États-Unis, de l’Égypte et de la Jordanie, tout en ignorant totalement le rôle fondamental joué par Alger dans l’adoption d’une résolution aux Nations unies en faveur d’un cessez-le-feu à Gaza. Il est allé jusqu’à remercier Donald Trump, alors que ce dernier voulait vider Gaza de sa population et prendre son controle !
Le président Abdelmadjid Tebboune, conscient des tensions latentes et des possibles manœuvres politiques en coulisses, avait pris les devants en décidant de ne pas assister personnellement à ce sommet. Il avait délégué son ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, qui s’est retrouvé témoin d’un moment de malaise lorsque Mahmoud Abbas a déroulé son discours sans faire la moindre allusion à l’Algérie. L’attitude du chef de l’Autorité palestinienne a été perçue comme un affront direct à l’un des rares pays arabes à maintenir un soutien inconditionnel et désintéressé envers la cause palestinienne. De nombreux analystes estiment que ce silence n’est pas anodin et qu’il traduit une volonté délibérée de marginaliser l’Algérie sur la scène diplomatique.
Pourtant, les faits sont là : l’Algérie a été, ces dernières années, l’un des principaux contributeurs financiers à la Palestine, offrant des aides humanitaires substantielles et jouant un rôle clé dans les négociations internationales. En 2022, c’est grâce aux efforts d’Alger que les factions palestiniennes avaient trouvé un terrain d’entente lors des pourparlers d’unité nationale. De plus, au Conseil de sécurité de l’ONU, c’est une résolution portée par l’Algérie qui avait permis d’exercer une pression accrue sur Israël pour accepter un cessez-le-feu. Il est donc incompréhensible pour beaucoup que Mahmoud Abbas passe sous silence ces contributions cruciales de l’Algérie au moment de dresser la liste des soutiens reçus.
Derrière cette prise de position, certains y voient la main de puissances influentes cherchant à remodeler le paysage politique du Moyen-Orient en minimisant l’impact de l’Algérie sur la question palestinienne. Il est aussi possible que l’Autorité palestinienne cherche à ménager des relations plus étroites avec des partenaires stratégiques comme les États-Unis et l’Égypte, quitte à froisser un allié historique. Cette situation a provoqué une onde de choc en Algérie, où de nombreux citoyens, militants et analystes politiques ont dénoncé un manque de reconnaissance flagrant et une insulte envers tous les efforts déployés par leur pays en faveur de la Palestine.
Malgré le geste de Abbas envers l’Algérie, Attaf a lancé un appel important
Lors du sommet extraordinaire de la Ligue arabe au Caire, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a lancé un appel pressant à la mobilisation en faveur du peuple palestinien. Il a insisté sur l’importance de consolider le cessez-le-feu et de soutenir les efforts de reconstruction dans la bande de Gaza, durement éprouvée après plus de 15 mois d’agression sioniste.
Dans son allocution, Attaf a souligné la nécessité absolue de préserver l’indépendance de la décision palestinienne face aux tentatives de marginalisation. « Il est impératif que la voix palestinienne demeure centrale dans toute initiative visant à panser les blessures de cette agression. Ces démarches doivent renforcer et non affaiblir les fondements de notre cause commune », a-t-il déclaré.
L’Algérie, fidèle à son engagement historique en faveur de la Palestine, entend jouer un rôle clé dans cette mobilisation collective. « Nous devons nous tenir aux côtés de nos frères palestiniens et leur apporter un soutien inconditionnel pour la reconstruction et la réalisation de leur aspiration légitime : un État indépendant et souverain avec El Qods comme capitale », a affirmé Attaf.
Le chef de la diplomatie algérienne a également dénoncé les plans visant à déplacer de force les Palestiniens et à fragmenter leur territoire. « Nous rejetons catégoriquement toute tentative de séparer Gaza du reste des territoires palestiniens et de confisquer la Cisjordanie. Ces manœuvres ne sont rien d’autre que des tentatives déguisées d’effacement d’un peuple de l’histoire », a-t-il mis en garde.
Ce sommet intervient dans un contexte international marqué par une montée des tendances unilatérales et une remise en cause du droit international. Attaf a dénoncé un système mondial en crise, où l’hégémonie prime sur la justice et où les rapports de force dictent les décisions internationales.
Malgré les souffrances infligées au peuple palestinien, ce dernier continue de résister avec dignité. « Les Palestiniens ont enduré les épreuves les plus dures, mais aujourd’hui, la menace est plus grave que jamais. Il s’agit de la survie même de leur nation », a-t-il averti.
Concluant son discours, Ahmed Attaf a exhorté les pays arabes à parler d’une seule voix et à unir leurs forces autour de la cause palestinienne. « Notre message doit être fort et sans équivoque. Notre solidarité doit être indéfectible. La Palestine est notre cause commune, celle de l’humanité tout entière », a-t-il martelé.
L’Algérie, résolue à poursuivre son engagement, compte renforcer son action au sein du Conseil de sécurité de l’ONU pour garantir que la cause palestinienne demeure au cœur des préoccupations internationales.
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