Paris : des Algériens victimes de la nouvelle supercherie des 1700 euros

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À Paris, une arnaque immobilière bien rodée piège depuis plusieurs semaines de nombreux locataires potentiels, dont plusieurs ressortissants algériens. Cette escroquerie, désormais surnommée « la supercherie des 1700 euros », repose sur un mécanisme redoutablement efficace qui a déjà fait plusieurs victimes, notamment parmi les jeunes expatriés ou étudiants algériens fraîchement arrivés à Paris. La méthode utilisée par les escrocs, bien qu’ingénieuse, reste toujours la même, ce qui laisse penser qu’il s’agit d’un réseau organisé, opérant avec précision et discrétion.

Tout commence par une annonce immobilière banale, souvent alléchante, publiée sur des plateformes bien connues du grand public comme SeLoger, PAP ou encore Leboncoin. Les photos sont professionnelles, les descriptions détaillées, et surtout, les loyers sont légèrement en dessous des prix du marché, ce qui attire immédiatement l’attention de ceux qui cherchent à se loger rapidement dans une ville où la demande dépasse largement l’offre. L’annonce promet un appartement à Paris, souvent situé dans des quartiers prisés comme le 2e arrondissement ou le 17e, des zones stratégiques recherchées aussi bien par les étudiants que par les jeunes actifs.

Les intéressés prennent contact avec ce qui semble être une agence immobilière. L’interlocuteur se montre professionnel, disponible et réactif, proposant rapidement une visite des lieux. Rien d’étrange à ce stade. Mais ce que les futurs locataires ne savent pas, c’est que l’appartement en question n’est pas réellement à louer. En réalité, les escrocs ont temporairement loué le bien sur Airbnb ou d’autres plateformes de location courte durée, juste le temps de le faire visiter à plusieurs personnes intéressées. Ainsi, le jour des visites, les lieux sont accessibles, bien meublés, impeccables, et les candidats locataires repartent confiants, persuadés d’avoir trouvé leur futur chez-soi.

Une fois la visite terminée, la fausse agence revient vers les victimes, dont des Algériens souhaitant louer un appartement à Paris, avec un contrat de location, demandant rapidement le versement d’une somme de 1700 euros, correspondant généralement à un mois de loyer et au dépôt de garantie. Ce montant est demandé par virement bancaire, avec promesse d’une remise des clés imminente. Tout semble parfaitement orchestré. Cependant, une fois l’argent transféré, le silence s’installe. Plus d’appels, plus de réponses aux e-mails. Les jours passent, et la date d’entrée prévue approche. Ce n’est que la veille du déménagement que les victimes reçoivent enfin un message. Dans ce mail, la fausse agence explique que le logement a été « squatté » et qu’ils vont procéder à un remboursement.

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C’est à ce moment que les espoirs s’effondrent. Aucun remboursement n’est effectué. Le numéro de téléphone est désactivé, le site de l’agence n’est plus en ligne et l’adresse indiquée dans les documents s’avère fausse. Plusieurs algériens, victimes de la supercherie des 1700 euros à Paris, ont partagé leur expérience avec DNAlgérie, dans le but d’alerter d’autres expatriés. Certains racontent avoir été arnaqués à Paris 2e, d’autres dans le 17e arrondissement. À chaque fois, le scénario est identique, les pertes s’élèvent à 1700 euros, et les auteurs restent introuvables.

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Pour les autorités françaises, ce type de fraude représente un défi majeur. Ces escroqueries se déplacent rapidement, changent d’identité numérique, utilisent de fausses adresses et de faux papiers, rendant les poursuites complexes. Les victimes algériennes, elles, n’ont souvent d’autre recours que de porter plainte en espérant qu’une enquête aboutisse, bien que les chances de récupérer leur argent soient minces.

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À Paris, où chaque mètre carré est convoité, cette supercherie des 1700 euros laisse des traces amères. Elle révèle aussi la fragilité de nombreux expatriés face à un système qu’ils découvrent tout juste, souvent seuls, parfois démunis. Et pendant que certains rêvaient d’un nouveau départ, d’autres ont vu leurs économies disparaître, sans même franchir le seuil de leur supposé logement.