Places retirées à l’Ambassade d’Algérie en France : le Maire de Neuilly-sur-Seine rompt le silence

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Une controverse a émergé, au cours de ces dernières heures, autour du retrait de 19 places de stationnement réservées à la résidence de l’ambassadeur d’Algérie à Neuilly-sur-Seine. La mairie de cette commune de l’ouest parisien a publié un communiqué officiel afin de clarifier les circonstances exactes de cette mesure, relative à l’Ambassade d’Algérie en France, qu’elle qualifie de purement administrative et temporaire.

Dans le document transmis à la rédaction de DNAlgérie, ce 30 avril, la Ville de Neuilly-sur-Seine explique que cette décision a été prise « compte-tenu de l’absence d’ambassadeur d’Algérie en France depuis juillet 2024 ». En l’absence d’occupant officiel à la résidence, les autorités locales ont choisi « après en avoir informé les services de l’ambassade, de réaffecter provisoirement les 19 places réservées pour cette résidence, pour le stationnement des riverains ». Il est également précisé que cette mesure n’est en rien définitive, puisqu’elle « est révocable dès lors qu’un ambassadeur occuperait à nouveau la résidence ».

L’objectif annoncé est ainsi d’assurer une gestion équitable et fonctionnelle de l’espace public dans la commune, conformément à la réglementation en vigueur. La municipalité a tenu à rappeler qu’il ne s’agissait pas d’une action motivée par des considérations diplomatiques ou politiques, mais d’une simple mesure logistique. Le maire, Jean-Christophe Fromantin, a lui-même tenu à souligner ce point en affirmant : « La Ville de Neuilly-sur-Seine ne fait qu’appliquer sa réglementation dans l’intérêt de ses habitants et de la Ville indépendamment des tensions diplomatiques ».

Le communiqué aborde également une seconde question ayant suscité des réactions : celle du paiement d’une redevance annuelle par la résidence diplomatique. En effet, comme d’autres ambassades installées sur le territoire communal, la résidence de l’ambassadeur d’Algérie dispose d’un emplacement réservé à une guérite. Cette installation, selon la mairie, donne lieu à une contribution financière dont le montant s’élève en 2024 à « 11 700 euros ». La mairie précise que « le paiement de cette redevance a été rappelé aux services de l’ambassade », sans qu’il s’agisse là encore d’une mesure ciblée. Ce tarif, indique la ville, est appliqué uniformément à tous les bâtiments diplomatiques concernés.

L’écho médiatique de cette affaire, particulièrement en Algérie, a donné lieu à des interprétations parfois « alarmantes », évoquant des mesures de rétorsion éventuelles à Alger contre les installations françaises. Le maire s’est dit surpris par cette amplification : « Je m’étonne d’une polémique inutile et des mesures de rétorsions que les autorités algériennes seraient amenées à prendre à l’encontre de notre ambassade à Alger ».

À travers ce communiqué, la mairie de Neuilly-sur-Seine cherche à repositionner les faits dans un cadre strictement local et réglementaire, en précisant que toutes les démarches entreprises l’ont été avec notification préalable aux services de l’ambassade d’Algérie en France. Aucune disposition exceptionnelle n’aurait été appliquée à l’encontre de la représentation diplomatique algérienne. Il est également précisé que toutes les ambassades établies sur la commune sont soumises aux mêmes règles en matière d’occupation du domaine public.

Le communiqué se présente donc comme une tentative d’apaisement, visant à démontrer que les mesures prises relèvent d’un cadre administratif neutre, et non d’un quelconque différend bilatéral. La Ville rappelle que le retour d’un ambassadeur en poste suffira à rétablir les privilèges temporaires suspendus : les 19 places de stationnement seront alors de nouveau allouées à la résidence diplomatique.

Ce rappel factuel intervient à un moment où les relations entre la France et l’Algérie font régulièrement l’objet de tensions et d’interprétations. En soulignant qu’il s’agit ici d’une application standard du droit municipal, le maire de Neuilly-sur-Seine tente ainsi de désamorcer toute lecture politique de cette situation, en insistant sur la régularité de la procédure et sur l’égalité de traitement entre missions diplomatiques.