Pourquoi quand on embarque avec Air Algérie, on salit et on détruit ?

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La question du manque de civisme observé à bord des avions d’Air Algérie revient régulièrement dans le débat public et suscite des réactions indignées sur les réseaux sociaux. Certains s’interrogent : pourquoi un tel comportement lorsqu’il s’agit de la compagnie nationale, alors que ces mêmes passagers adoptent instantanément une attitude plus disciplinée à bord d’autres compagnies ? Cette interrogation a été relancée par une contribution transmise à notre rédaction par Yacine Kraimia, blogueur algérien installé au Canada, qui observe depuis des années les habitudes de voyage de la communauté algérienne.

Dans un message largement partagé sur les réseaux sociaux, il s’étonne de cette différence : « Pourquoi, quand on embarque avec Air Algérie, on salit et on détruit, mais quand on monte avec une autre compagnie, nous redevenons propres et préservons l’état de l’appareil ? » Pour lui, la question mérite d’être posée, car elle reflète un malaise plus profond, à cheval entre manque de discipline individuelle et absence d’autorité clairement affirmée à bord.

Selon Yacine Kraimia, le problème ne vient pas seulement des passagers. Il y voit aussi un défaut d’encadrement de la part de certains équipages, trop conciliants face aux comportements dégradants. Le blogueur raconte l’histoire d’un voyageur à bord d’un vol Air Canada, une anecdote qui, selon lui, montre la différence de fermeté entre les compagnies. Le passager avait laissé les toilettes dans un état déplorable. L’hôtesse ne s’est pas contentée de réprimander : elle lui a demandé de retourner sur place et de nettoyer lui-même, « serpillère à la main ». Une scène difficile à imaginer sur un vol Air Algérie, où les agents de bord se retrouvent souvent seuls face à des cabines laissées « pleines de détritus, comme si personne n’en était responsable », regrette-t-il.

Au-delà du simple inconfort causé par ces incivilités, cette situation soulève une autre question : pourquoi les passagers semblent-ils se comporter différemment selon la compagnie ? Pour le blogueur, l’explication tient en partie à ce sentiment que l’appareil d’Air Algérie serait un espace sans sanction, où aucune règle ne sera réellement appliquée. À l’inverse, la rigueur des compagnies étrangères inciterait spontanément les voyageurs à davantage de discipline. « Tout le monde sait que sur certaines compagnies, personne ne vous laissera faire ce que vous voulez », souligne-t-il.

Dans sa réflexion, il appelle à la responsabilité collective et à une prise de conscience. « La propreté est la responsabilité de tous… Les avions d’Air Algérie sont les nôtres et nous devons les préserver, et le personnel d’Air Algérie sont nos frères, nous devons les respecter et ils doivent nous respecter », écrit-il. Une manière de rappeler que la compagnie nationale n’est pas un espace anonyme, mais un service public qui appartient à tous, et dont l’image reflète celle du pays.

Pour lui, la solution passe autant par un changement de comportement des passagers que par un cadre plus clair et plus ferme imposé par les équipages. La restauration d’un climat de respect mutuel à bord serait, selon lui, la seule manière de mettre fin à ces incivilités qui, depuis longtemps, entachent la réputation d’Air Algérie.